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Titre de la source : Au-delà des discours : les ONG de femmes dressent le bilan des politiques et mesures contre la violence envers les femmes en EuropeAuteur(s) : Colette De Troy (coord.)
Éditeur(s) : Lobby Européen des Femmes
Année : 2007
Au-delà des discours : les ONG de femmes dressent le bilan des politiques et mesures contre la violence envers les femmes en Europe (PDF, 421 Ko)
Quels plans d’actions, quels instruments juridiques les Etats européens ont-ils mis en place pour lutter contre les violences faites aux femmes ?
Début de l’introduction :
« Lorsqu’il s’agit de la violence envers les femmes, le LEF adopte une perspective définitivement féministe. La persistance de et la tolérance envers la violence masculine à l’encontre des femmes constitue un obstacle fondamental à la réalisation d’une égalité réelle entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de l’existence. La violence envers les femmes est donc perçue comme un phénomène structurel, résultant directement des inégalités femmes-hommes. Le LEF adhère à la définition de la violence envers les femmes telle qu’elle figure dans la Plate-forme d’Action (PFA) de Pékin. En outre, nous appuyons la déclaration de cette même PFA : « La violence à l’égard des femmes traduit des rapports de force historiques qui ont abouti à la domination des femmes par les hommes et à la discrimination, et freiné la promotion des femmes. » (paragraphe 118)
La violence envers les femmes reste la violation des droits humains des femmes la plus fondamentale et la plus répandue dans le monde. Toutes formes de violence confondues, en Europe, 45 % de toutes les femmes ont un jour subi et souffert de la violence masculine. On estime qu’en Europe, une femme sur cinq a été victime d’actes de violence domestique, a vu ses droits fondamentaux bafoués par un homme appartenant à son environnement social le plus immédiat et le plus intime – son foyer. Plus d’une femme sur dix a connu la violence sexuelle au sens le plus étroit, soit le viol ou des actes sexuels forcés. L’actuel déficit entre l’existence des droits humains des femmes et leur exercice réel découle de la passivité des gouvernements, qui manquent à leur devoir de promotion et de protection de ces droits. Le rapport présente une analyse critique réalisée par des ONG de femmes : il porte sur les engagements et actions politiques visant à remédier à et à éradiquer cette forme insidieuse d’inégalité.
Les ONG, des partenaires essentielles
Voilà des décennies que les ONG de femmes sont les principales intervenantes lorsqu’il s’agit d’aider les femmes victimes de la violence masculine et de mettre en avant la nécessité d’élaborer des politiques pour protéger les femmes et combattre la violence sexiste. Au fil du temps, les ONG de femmes ont accumulé une expérience et une expertise non négligeables, souvent dans des conditions financières plus que précaires et/ou sur une base complètement volontaire, en proposant des services, en mettant au point et en dispensant des formations spécifiques aux professionnel-le-s, en analysant les causes et les solutions, en faisant du lobbying pour des politiques et des lois plus efficaces.
L’Observatoire du LEF sur la violence envers les femmes a déjà mis en avant le rôle incontournable des ONG dans la prestation de services ; il a également fait connaître leur qualité de critique par rapport aux déclarations et aux engagements officiels des gouvernements. L’Observatoire a déjà mis au point une série d’indicateurs applicables à différents domaines pratiques et politiques, qui peuvent venir à point pour jauger la mesure dans laquelle les gouvernements et les prestataires de services remplissent leurs engagements en matière de lutte contre la violence envers les femmes, les actions et politiques spécifiques mises en place et la manière dont elles sont évaluées pour garantir qu’elles répondent bien aux besoins des femmes en détresse, en quête de protection, de dommages et intérêts et de réponse à toutes les formes de violence masculine. Ces indicateurs ont fait l’objet d’un rapport publié en 2002, intitulé « Vers un cadre commun pour mesurer les progrès dans la lutte contre la violence envers les femmes ». Actuellement, l’Observatoire utilise ces indicateurs et les expertes assurent la continuité du flux d’information sur les développements dans leurs pays respectifs. Les observatoires nationaux du LEF dans les États membres1 utilisent également ces indicateurs pour évaluer les politiques, les progrès et les lacunes dans leurs pays. »
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