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Titre de la source : Mutilations Génitales Féminines et excision : plaidoyer pour une tolérance zéro en GuinéeAuteur(s) : Amadou Lamarana DIALLO, démographe
Pays d'édition :
Année : 2009
Mutilations Génitales Féminines et excision : plaidoyer pour une tolérance zéro en Guinée (PDF, 306 Ko)
A l’heure actuelle, on compterait entre 100 et 130 millions de femmes qui auraient été victimes de mutilations génitales féminines/d’excision en Afrique (soit environ 2 millions de victimes par année). Ce rapport intitulé « La volonté politique au centre de l’action pour atteindre la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines », est un document de plaidoyer élaboré pour le Ministère des Affaires sociales, de la promotion féminine et de l’enfance guinéen.
Ces pratiques, dont les dommages sont irréversibles, représentent un danger pour la santé des femmes et des enfants qui en sont victimes. Des violences aujourd’hui dénoncées en Guinée (96% des femmes subissent ces mutilations) et contre lesquelles le gouvernement et les Organisations Internationales se mobilisent.
Sous l’expression « mutilations génitales féminines » (MGF), sont désignées « les pratiques rituelles, traditionnelles, dénuées de toute implication religieuse, qui consistent à enlever de façon partielle ou majeure certaines parties des organes génitaux féminins et à mutiler ces derniers de façon permanente, irréversible, affectant ainsi la santé des femmes et des enfants ».
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « les MGF concernent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons culturelles, religieuses ou pour toutes autres raisons non thérapeutiques ».
Les mutilations génitales féminines/l’excision sont le plus souvent effectuées sur des enfants et des adolescentes de 4 à 14 ans. Cependant, dans certains pays, jusqu’à la moitié des mutilations génitales/excisions sont pratiquées sur des nourrissons de moins d’un an.
Il en existe quatre types :
type 1 : excision du prépuce avec ou sans ablation partielle ou totale du clitoris ;
type 2 : excision du clitoris et ablation totale ou partielle des petites lèvres ;
type 3 : excision totale ou partielle des organes génitaux externes avec suture des deux moignons des grandes lèvres entraînant un rétrécissement de l’orifice vaginal (infibulation) ;
type 4 : toutes autres interventions sur les organes génitaux externes comme les piqûres, les étirements ou les perforations.
On trouve aujourd’hui aux mutilations génitales féminines des motivations diverses selon les régions ; outre la nécessité de contrôler la sexualité féminine, les plus généralement avancées concernent la purification de la femme au sens esthétique et religieux du terme mais aussi sa préparation à la procréation.
Ces mutilations s’inscrivent dans un rapport de domination des hommes sur les femmes exprimé implicitement par une intention de prévenir l’adultère surtout dans les communautés de forte polygamie. Elles portent atteinte à la liberté de la femme de disposer de son corps et de sa sexualité.
Si la Guinée et d’autres pays en Afrique maintiennent les mutilations génitales féminines avec une situation de pratique quasi-universelle, on peut s’interroger sur les raisons qui soutiennent ces résistances coutumières au-delà de toute justification socioculturelle.
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