Données inédites sur les violences de genre au Sénégal et analyse des prises en charge des survivantes

Au cours de ces dernières décennies, la lutte contre les violences faites aux femmes a été l’objet d’une vaste mobilisation mondiale qui a, entre autres à son actif, plusieurs textes internationaux. Le Sénégal a ratifié la plupart des conventions relatives à la protection des droits des femmes. Il s’agit notamment de la convention des nations unies de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de violence envers les femmes (CEDEF),dont les articles 05,06 et 16 pour ne citer que ceux-là, traitent respectivement de rapports de genre dans le cadre spécifique du mariage et de la famille.

En 1990 et tout au long de la décennie, le Sénégal a lui-même ratifié un ensemble de dispositifs législatifs et réglementaires sanctionnant entre autres la violence conjugale, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales tout ne aggravant les peines en cas de délit de viol.

Mais malgré cette volonté politique affirmée, il ne semble pas qu’il y ait une baisse significative des violences contre les femmes au Sénégal.

Dans le même temps, il faut également noter qu’il existe peu d’études approfondies sur les violences contre les femmes au Sénégal.

C’est pour répondre à cette absence de données fiables qu’ONU femmes a commandité cette étude qui a pour objectif général l’analyse de la situation des violences envers les femmes, à partir des données de service de santé, de police et de justice dans les régions de Louga, Dakar, Diourbel, Fatick, Saint-Louis, Kaolack, Thiès, Kaffrine. Ces régions n’avaient pas été touchées par l’étude similaire réalisée en 2009. Le présent ouvrage apporte plus de données pour comprendre également la situation de la capitale sénégalaise qui n’avait pas été suffisamment couverte dans l’étude précédente.

Cette étude donne des statistiques inédites sur les violences avec une analyse qualitative de leurs constructions sociales. Elle analyse les modes de prise en charge des femmes victimes de violences que ce soit par les services de police, de santé ou des ONGs;