Ressource
Titre de la source : Le praticien face aux mutilations sexuelles fémininesAuteur(s) : Gynécologie sans frontières (coord.)
Éditeur(s) : Direction Générale de la Santé
Pays d'édition :
Année : 2011
Le praticien face aux mutilations sexuelles féminines (PDF, 334 Ko)
Qu’appelle-t-on une mutilation sexuelle féminine (MSF) ? Quelles réalités se dessinent derrière l’acronyme ? Comment y faire face en tant que médecin, sage-femme ou infirmier-ère ? Ce guide pratique est destiné à aider les professionnels de santé à prévenir, dépister et prendre en charge ou orienter les femmes victimes de mutilations sexuelles féminines ou leurs filles.
Avec le soutien financier du ministère chargé de la Santé, dans le cadre du programme de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, la Direction Générale de la Santé a confié à Gynécologie Sans Frontières la coordination de l’ouvrage.
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Voici le début du guide :
1. Définition
Les mutilations sexuelles féminines désignent toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes sexuels externes des fillettes et des femmes ou toute autre mutilation de ces organes, pratiquée pour des raisons culturelles ou autres et non à des fins thérapeutiques. Les deux formes les plus fréquentes sont l’excision (avec ablation du clitoris et de la partie antérieure des petites lèvres) qui représente environ 80% des cas, et l’infibulation (excision complétée par la fermeture quasi-complète de l’orifice vulvaire).
Il s’agit d’une tradition très ancienne et les communautés qui pratiquent les MSF invoquent un ensemble de raisons socio culturelles pour en justifier la poursuite. Elles sont pratiquées essentiellement en Afrique (dans 28 pays), mais également dans certaines parties de l’Asie et du Moyen Orient. Selon les pays, les mutilations sont réalisées, soit entre la naissance et 10 ans, soit à la puberté ou juste avant un mariage. Différentes conventions internationales ont été ratifiées par de nombreux pays africains, comme la convention internationale sur les droits de l’enfant ou la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. La pratique des MSF recule dans la plupart des pays africains même si le changement s’avère plus lent dans certains d’entre eux.
En chiffres :
On estime à 130 millions le nombre de femmes mutilées sexuellement dans le monde et chaque année, 3 millions de fillettes en sont victimes. En France, l’INED estime qu’entre 42 000 et 61 000 femmes adultes seraient excisées. Les professionnels de santé, en particulier ceux qui exercent dans des communes accueillant des populations migrantes, sont susceptibles d’être confrontés à ce problème.
2. Conséquences
Les MSF ont des conséquences néfastes sur la santé des femmes qui varient selon le type de MSF et l’âge auquel elles sont réalisées.
– Les conséquences immédiates sont une douleur intense, un choc et une hémorragie pouvant entraîner le décès, des infections et lésions traumatiques des organes de voisinage (vessie, anus…).
– Les complications tardives sont fréquentes dans tous les types de MSF, en particulier en cas d’infibulation, se traduisant par des troubles urinaires, une douleur ou une gêne au moment des rapports sexuels. Les complications obstétricales sont à type de déchirure périnéale, de fistule vésico-vaginale, d’hémorragie de la délivrance. Elles augmentent le recours à la césarienne. Elles sont également à l’origine de souffrance fœtale.
– Les MSF ont un impact sur la sexualité, se manifestant par des signes d’angoisse, une dyspareunie ou une frigidité.
– Les complications psychologiques sont présentes, quel que soit l’âge auquel les mutila- tions sont pratiquées. Elles sont d’autant plus importantes que les mutilations sont prati- quées tardivement, se traduisant par des troubles du comportement, des signes d’anxiété, de dépression, d’irritabilité chronique.
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