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Titre de la source : Briser le silence. Redéfinir les approches visant à mettre fin à l’impunité de la violence sexuelle et celle basée sur le genreAuteur(s) : Awino Okech
Éditeur(s) : ACORD – Association de coopération et de recherche pour le développement (Rapport d’une Conférence panafricaine Kampala)
Pays d'édition : Kenya
Année : 2009
Briser le silence. Redéfinir les approches visant à mettre fin à l’impunité de la violence sexuelle et celle basée sur le genre (PDF, 1,5 Mo)
Quel doit être le rôle des Etats dans la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre ? Avec quelles structures peut-on mettre fin à l’impunité ?
ACORD, organisation panafricaine œuvrant pour la justice sociale et le développement, a organisé en octobre 2009 la Deuxième Conférence régionale sur la lutte contre l’impunité de la violence sexuelle et celle basée sur le genre. Le présent rapport offre une synthèse de la Conférence qui a offert non seulement une plateforme de réflexion mais aussi un espace pour susciter l’intérêt des expert-e-s et des praticien-ne-s sur l’importance des plateformes de sécurité et de justice transitoire des femmes en tant que structures, pour redéfinir les récits sur la violence sexuelle et celle basée sur le genre en tant que cadre d’analyse.
Par son thème « Sécurité et diligence raisonnable des femmes : transfert des récits », la Conférence a cherché à renouer le dialogue sur la question de l’impunité et cela après avoir réalisé que, pour répondre efficacement aux violences sexuelles et celles basées sur le genre, il faut prendre en compte la dynamique sociopolitique et économique que connaît actuellement le continent africain.
Introduction :
«Vous ne pouvez pas effectuer un changement fondamental sans une certaine quantité de folie. Dans le cas présent, cela part du non-conformisme, du courage à abandonner la veille formule, du courage à inventer l’avenir […]. Nous devons oser inventer l’avenir»- Thomas Sankara
À l’heure actuelle, il devient de plus en plus urgent de réfléchir sur de nouvelles manières d’aborder les interventions et les débats sur la responsabilité des États. Suite à une série de crises politiques et financières de plus en plus importantes à travers le monde, cette urgence est également renforcée par la réduction de la marge de manœuvre dans certains d’États africains. Cela a nécessité une réflexion sur les approches traditionnelles utilisées dans la mobilisation de l’État et sur la redéfinition des voies et de l’engagement de la société civile dans ce contexte. Cette évolution se produit à un moment où l’on constate une hausse dans les mouvements sociaux et une baisse de l’apathie politique de la part des citoyens, ce qui signifie que l’heure a sonné pour le remodelage et le développement du leadership et pour la mise en place des liens entre les mouvements. S’agissant du mouvement des femmes africaines en général et du mouvement féministe en particulier, les récents événements politiques demandent des stratégies efficaces pour tirer parti de ces opportunités. Les propos de Sankara repris ci-dessus ont une signification profonde en raison notamment du défi qu’ils posent du point de vue conceptuel et pratique qui pousse à s’éloigner d’une culture de conformisme.
C’est dans cette optique que s’est tenue la Deuxième Conférence panafricaine sur la lutte contre l’impunité de la violence sexuelle et celle basée sur le genre. À la suite de cet évènement fructueux de juillet 2008, ce forum de mise au point a de nouveau réuni un petit groupe de représentants des organisations de la société civile, des parlements régionaux, des blocs régionaux, des militants en faveur des droits des femmes et des universitaires en mettant l’accent sur l’évaluation de la gouvernance du secteur de la sécurité et de la justice transitoire en tant que domaines clés. Comme bien capté par son thème intitulé «Sécurité et diligence raisonnable des femmes: transfert des récits», la Conférence a cherché à renouer le dialogue sur la question de l’impunité et cela après avoir réalisé que, pour répondre efficacement aux violences sexuelles et celles basées sur le genre, il faut prendre en compte la dynamique sociopolitique et économique que connaît actuellement notre continent.
Situé aujourd’hui au croissement des principaux processus interconnectés en Afrique (gouvernance du secteur de sécurité et justice transitoire) la Conférence devait examiner les recours exclusifs à la violence dans la revendication des droits qui ont fait que l’analyse complexe du pouvoir et l’importance qui sous-tendent l’asservissement et la domination ne sont pas effectivement engagés5. Un changement tel que mentionné par le Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes verrait une enquête sur les «causes profondes» conclure que la situation est due à l’idéologie, aux structures et aux systèmes sur lesquels sont fondés les institutions familiales, communautaires, le marché et tout particulièrement l’État.
La Conférence a offert non seulement une plateforme de réflexion mais aussi un espace pour susciter l’intérêt des experts et des praticiens sur l’importance des plateformes de sécurité et de justice transitoire des femmes en tant que structures pour redéfinir les récits sur la violence sexuelle et celle basée sur le genre en tant que cadre d’analyse.
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