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Titre de la source : Activité féminine en Algérie, réalités et perspectivesAuteur(s) : Hassen Souaber, directeur des statistiques de la population et de l'emploi à l'office national des statistiques
Éditeur(s) : L'office national des statistiques (8 pages)
Pays d'édition : Algérie
Année : 2004
Activité féminine en Algérie, réalités et perspectives (pdf, 2, 71 Mo)
Réalisé par l’Office national des statistiques ce rapport, publié en 2004, analyse l’avancée des Algériennes vers leur autonomisation et les obstacles qui ralentissent cette marche entamée depuis plusieurs années. Les efforts consentis depuis l’indépendance ont certes propulsé les femmes dans la vie publique, mais certaines pressions familiales persistent et freinent une participation pleine et réelle de ces citoyennes dans le développement économique et social du pays.
Explicite et précis, l’exposé se compose de deux parties. La première s’intéresse aux femmes actives et la seconde détaille les caractéristiques des femmes inactives. Cette comparaison nous permet de cerner la problématique.
Une précision s’impose. Les personnes actives sont celles qui sont occupées ou en âge de travailler (15 ans et plus) et qui exercent une activité rémunérée en argent ou en nature. Ce sont également des chômeurs (16 à 59 ans).
Jeunes urbaines, célibataires, instruites et ambitieuses
En Algérie, l’activité féminine reste un phénomène urbain. Les grandes villes offrent des facilités pour se déplacer, aller à l’école et trouver du travail. D’une manière générale, les femmes actives sont jeunes, instruites et célibataires. « Au regard des données, on peut constater que l’instruction est sans conteste le facteur le plus influant sur l’activité féminine. Plus leur niveau d’instruction augmente, plus les femmes sont actives.», affirme le rapport.
L’administration, l’industrie et l’agriculture sont les secteurs convoités par les femmes tandis que le bâtiment et le secteur d’activité commerce et services restent des domaines réservés aux hommes.
Une fois mariées, la situation devient plus difficile car les responsabilités du foyer sont lourdes, ne bénéficiant d’aucune aide du conjoint pour le partage des tâches, les femmes sont souvent obligées d’abandonner leur travail ou de freiner leurs ambitions de carrière pour s’occuper des enfants et du ménage.
Mariées, responsables et inactives
En revanche, la principale caractéristique des femmes inactives est qu’elles vivent dans les régions rurales. L’étude démontre que plus le niveau d’instruction est élevé, plus les femmes sont actives quel que soit le milieu de résidence. « On peut penser également que l’état matrimonial est un facteur qui peut influer sur l’activité des femmes dans la mesure où les femmes non célibataires ont plus d’obligations familiales et de contraintes que les célibataires surtout lorsqu’elles ont des enfants en bas âge. », analyse l’auteur. En effet, le pourcentage des inactives est plus important pour les femmes mariées en comparaison avec les autres situations matrimoniales quelle que soit la zone.
Enfin, l’étude estime que le mariage et les responsabilités familiales bloquent les ambitieux de nombreuses femmes qui sont contraintes d’abandonner leur travail. La grande majorité des femmes inactives ont affirmé qu’elles n’ont jamais travaillé. Les raisons sont multiples : la plupart évoquent le refus de l’époux ou des parents et les charges familiales (enfants et ménage). La troisième raison est le manque de formation et de diplômes.