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Titre de la source : Côte d’Ivoire : quand les NTIC mettent en péril la dignité de la femmeAuteur(s) : Silué N’Tchabétien Oumar
Pays d'édition : Côte d'Ivoire
Année : 2009
Côte d’Ivoire : quand les NTIC mettent en péril la dignité de la femme (PDF, 41 Ko)
Un phénomène inquiétant est apparu au cours des dernières années en Côte d’Ivoire (et ailleurs). Des CD et DVD à caractère pornographique mettant en scène des femmes et des jeunes filmées avec des téléphones portables circulent sous le manteau, sur les marchés physiques et virtuels, à un coût dérisoire.
Le sociologue et politologue ivoirien Oumar Silué N’Tchabétien dresse le portrait amer de ces dérives des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). En effet, en Côte d’Ivoire, les scandales se suivent : grâce aux téléphones et appareils photographiques de dernière génération, des vidéos « amateurs » mettant en scène des images d’abus sexuels, contribuent à construire dans les imaginaires collectifs sociaux une image dégradante de la femme. La persistance de ce phénomène traduit non seulement l’usage pervers des NTIC mais surtout contribue à construire l’image des femmes comme sujets de déviance et objets de pratiques sexuelles dégradantes.
Début de l’article :
« Dans le courant du mois de juin 2009, la presse écrite fait état de ce qu’une vidéo pornographique amateur mettant en scène un professeur d’éducation physique avec ses élèves et d’autres jeunes femmes est en vente, sous le manteau, à Fresco, petite ville coloniale située à 227 Km d’Abidjan, la capitale de Côte d’Ivoire. Ce qui passait pour une information circulant dans des cercles restreints en banlieue de la capitale, grossit dans le milieu d’août avec la mise sur les marchés d’Abidjan du CD en question. L’indignation est d’autant plus grande que ce CD est le dernier d’une longue série de supports numériques qui ont diffusé des films et des photos exposant des femmes et des hommes en plein ébats. En effet, on se souvient des vidéos d’un cadre d’une entreprise privée avec une stagiaire, d’un jeune couple forcé d’entretenir des relations sexuelles sous la menace d’hommes en armes et des ébats filmés dans le quartier populaire de Yopougon.
En effet, sur Internet ou les supports numériques (CD, DVD, téléphones portables et magnétoscopes) ces films avaient déjà défrayé la chronique. Le mode opératoire est toujours le même. Les vidéos sont réalisées avec les fonctions caméra des téléphones portables des partenaires hommes. Il en est de même des photographies qui représentent les victimes. Ces éléments sont stockés dans les mémoires de ces téléphones et des ordinateurs. Ils sont rapidement dupliqués sur supports CD et DVD et diffusés à des prix dérisoires sur les marchés physiques et virtuels. »
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