Le premier manuel sur les femmes et les télévisions au Maghreb

Élaboré par l’Unesco, ce manuel peut-être considéré comme l’un des premiers travaux qui s’intéresse à la problématique de l’image des femmes transmises par les télévisions maghrébines. L’auteure s’appuie sur le rapport publié en 2005 par CAWTAR (Center of Arab Woman for Training and Research) qui estime que les médias arabes, d’une manière générale, véhiculent des images stéréotypées des femmes.

Ces citoyennes sont accusées de tous les maux. Elles sont montrées comme des êtres inférieurs, des analphabètes sans ambition, des objets sexuels, des matérialistes corrompues ou des personnes qui doivent vivre sous la protection masculine. Des stéréotypes en décalage avec la réalité puisque la situation des Maghrébines a considérablement évolué depuis les indépendances.

Une série algérienne diffusée chaque année, elle reproduit les clichés sur les femmes

Sans trop verser dans le style académique, le manuel pose les premiers jalons de réflexion de ce qui peut constituer un travail de recherche plus poussé. Composé de deux parties, un volet théorique et un second pratique, il présente un état des lieux de l’image des femmes dans les télévisions maghrébines, retrace brièvement l’historique des premières chaines de télévision, évoque la responsabilité sociale de ces médias lourds dans le changement des comportements, pour s’interroger enfin sur la nature de ces sociétés (sont-elles modernes ou traditionnelles).

La seconde partie appelle les professionnels à distinguer entre les différentes formes de productions télévisuelles. Des « sujets de discussions » mettent les concernés en situation les invitant à repenser le féminin. Des conseils et des orientations sont également fournis pour corriger certaines situations et diffuser une meilleure image des femmes.

Pourquoi une telle situation ?

La place des femmes constitue un enjeu majeur pour les télévisions qui souhaitent accaparer l’attention des téléspectateurs souvent branchés sur des médias étrangers. Les  professionnels de l’audiovisuel exercent dans des conditions difficiles avec des moyens limités. Une situation qui a un impact considérable sur la qualité de leurs produits. « Il va sans dire que la recherche du profit détermine largement le contenu des médias. Les femmes ordinaires non populistes ne font pas la une. La multiplication des médiums les oblige à capter l’attention de leur audience dans un court laps de temps. », estime le manuel qui présente des études de cas qui portent sur des chaines de télévision marocaines et des émissions de télé.