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Titre de la source : Fracture numérique de genre en Afrique francophone : une inquiétante réalitéAuteur(s) : Réseau genre et TIC
Éditeur(s) : Enda (Etudes et Recherches, n° 244)
Pays d'édition : Sénégal
Année : 2005
Fracture numérique de genre en Afrique francophone (PDF, 1 Mo)
Les femmes africaines bénéficient 1/3 de fois moins que les hommes des avantages de la société de l’information, selon une recherche réalisée en 2004-2005. L’Afrique de l’Ouest leur réserve la seule place de consommatrices et n’opère aucun lien politique entre TICs, égalité de genre et développement durable.
La connectivité représente le moindre des facteurs de la fracture numérique de genre. Les disparités s’avèrent plus criantes en matière de contrôle, de contenus et de capacités. Pourtant, la « Déclaration sur les Objectifs de développement pour le millénaire » atteste de l’engagement des Etats dans la lutte contre la pauvreté et vers le renforcement du statut des femmes, tout comme le « Plan d’Action » du Sommet mondial sur la société de l’Information (Smsi), qui insiste sur la nécessaire égalité de genre en matière de TICs.
Pourtant, on peut observer que les formations, même si elles réunissent un public féminin, restent particulièrement focalisées sur l’aspect technique des TICs, alors qu’il s’avère indispensable d’en politiser les contenus.
Aussi, la création de l’indicateur synthétique de la fracture numérique de genre, basé sur les quatre composantes, contrôle, contenus, capacités, connectivité, permet de mesurer les disparités de genre dans l’accès, l’usage et la maîtrise de trois TICs stratégiques : l’ordinateur, Internet et le téléphone portable.
Cet indicateur, qui sera intégré dans le calcul de l’Indice de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique (Idisa), révèle un bilan pessimiste et réclame des politiques volontaristes et urgentes.
Les constats
- les femmes n’exercent pas leur rôle citoyen et politique
- les femmes utilisent les TICs dans un cadre social et personnel ; les hommes investissent dans les champs professionnels et citoyens
- les femmes pauvres et analphabètes sont les plus touchées contrairement aux jeunes femmes du niveau secondaire
- la société civile mène rarement des programmes genre et TICs
- aucun pays n’a légiféré ou élaboré une réglementation mentionnant l’égalité de genre dans les politiques de télécommunications
- moins de la moitié du personnel des institutions travaillant sur les TICs est formée au genre
- une infime partie des contenus traitent du genre
- les femmes ont autant accès aux formations aux TICs mais le genre n’est pas traité
- les TICs sont perçues comme menaçants dans les relations hommes/femmes.
Les recommandations
- consolider les interconnexions entre politiques de TICs et de genre
- créer des cadres de concertation afin d’élaborer des stratégies croisées TICs et genre
- associer les femmes aux décisions politiques concernant les TICs
- démystifier le côté technique au profit de l’enjeu de développement
- produire des contenus à haute plus-value critique et stratégique
- inciter fortement les organisations de femmes à produire
- sensibiliser les acteurs publics et privés
- renforcer la masse critique des femmes en accélérant leurs capacités économiques
- concentrer les efforts de connectivité auprès des femmes adultes chefs de famille, dans les zones défavorisées, là où elles sont: éducation, caisse d’épargne, marché, santé…
- instaurer une égalité de genre dans la consommation des TICs.
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