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Titre de la source : Hétérosexuels et homosexuels : histoire d’une lente évolution vers l’égalitéPays d'édition : France
Année : 2005
Hétérosexuels et homosexuels : histoire d’une lente évolution vers l’égalité (PDF, 219 Ko)
Le droit d’être homosexuel
En 1990, l’homosexualité est supprimée de la liste des maladies mentales de la Classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais, encore aujourd’hui, 78 pays sur 194 condamnent les relations homosexuelles par de la prison, des travaux forcés ou encore par la torture, selon le rapport 2014 de SOS Homophobie. Dans onze pays, l’homosexualité est passible de la peine de mort.
A l’inverse, de nombreux pays ont adopté des textes de loi qui protègent des discriminations en raison de l’orientation sexuelle. Vingt pays ont légalisé le mariage des couples homosexuels.
Environ 4 % des hommes et des femmes déclarent avoir eu une expérience homosexuelle au cours de leur vie. Par contre, seuls 0,5 % des femmes et 1,1 % des hommes de 18 à 69 ans se définissent vraiment comme homosexuel(le)s [1]. En réalité, ils sont sans doute plus nombreux, mais ce n’est pas facile de déclarer son homosexualité, même de façon anonyme.
L’homosexualité est mieux acceptée
Toutes les enquêtes le montrent : le fait que deux personnes de même sexe s’aiment et vivent ensemble est de mieux en mieux accepté. En 2008, 19 % des Français n’acceptaient pas l’homosexualité, contre 49 % en 1981, selon la dernière enquête Valeurs [2]. Mais cela fait tout de même toujours près d’un Français sur cinq. Ceux qui l’acceptent le moins sont plutôt des personnes plus âgées, qui n’ont pas eu l’habitude de parler du sujet, qui ne connaissent pas de personnes homosexuelles.
L’homophobie au jour le jour
L’homophobie désigne les manifestations de mépris, de rejet et de haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles ou supposées l’être. Est homophobe toute organisation ou individu rejetant l’homosexualité et les homosexuels et ne leur reconnaissant pas les mêmes droits qu’aux hétérosexuel-le-s, selon la définition de SOS Homophobie.
Le logement
Certains propriétaires refusent de louer leur appartement à des couples homosexuels. Cette discrimination est punie de trois ans d’emprisonnement et d’une amende qui peut aller jusqu’à 45 000 euros. Mais le besoin ou l’envie de trouver un logement l’emporte bien souvent sur les poursuites judiciaires à engager. Les homosexuels sont alors obligés de cacher la vérité et de vivre dans le secret.
La famille
Les homosexuels sont également confrontés à des conflits avec leur famille ou avec leur voisinage (respectivement 6 et 4 % en 2013). 20 % sont victimes de rejet et d’ignorance de la part de leurs proches et 28 % d’insultes lorsqu’ils révèlent leur orientation sexuelle, selon SOS Homophobie. Affirmer son homosexualité devient plus difficile encore quand ceux qui sont censés être le plus proche de vous la rejettent.
Dans le sport
Des supporters aux entraîneurs en passant par les sportifs eux-mêmes, les insultes homophobes qui revêtent bien souvent un caractère sexiste courent les stades et les vestiaires. Notamment parce que la performance est associée à la virilité. Plus généralement, dans l’univers du sport, on considère que les homosexuels sont ceux qui pratiquent un sport plutôt « réservé » en général à l’autre sexe (danseur pour un homme ou boxeuse pour une femme, par exemple).
Au travail
L’homosexualité, si elle est connue, peut freiner l’accès à certains emplois, à des postes de direction, ou à des secteurs où il y a beaucoup d’hommes, comme la police, le bâtiment, etc. Ceux qui ne rentrent pas dans les cases « métiers, sports et qualités de garçons », comme la brutalité, la virilité ou « métiers, sports et qualités de filles », comme la douceur, la grâce, peuvent se sentir en décalage par rapport à ce que la société attend d’eux.
Les normes changent
Depuis 2003, la loi française punit par des amendes et des peines d’emprisonnement, les agressions et les insultes à caractère homophobe. Pourtant, les discriminations persistent. Il y a encore des violences physiques contre les homosexuels. Mais ce qui revient le plus, ce sont les mauvaises blagues, les allusions, les remarques par exemple sur la tenue vestimentaire, les comportements. 39 % des gens qui ont appelé SOS Homophobie en 2013 témoignent d’insultes. 22 % de menaces, 11 % témoignent de discriminations, et 6 % d’agressions physiques. La plupart ont lieu sur Internet, dans l’espace public, au sein de la famille et de l’entourage proche, ainsi qu’au travail. Attention il s’agit de témoignages reçus par téléphone ou par mail. Ceux-ci donnent une indication, mais ne constituent pas un recensement exhaustif des cas de discriminations homophobes. Ils mettent en avant le climat d’homophobie sociale alors que la loi sur le mariage pour tous est encore difficilement acceptée par une partie de la population, mais aussi une meilleure sensibilisation du public.
Influencée par l’histoire liée à la religion, la norme dans notre société, est toujours l’hétérosexualité. On considère que la sexualité sert avant tout à procréer, c’est-à-dire à avoir des enfants pour que l’espèce humaine continue d’exister. L’union de deux personnes du même sexe, ne permettant pas d’avoir des enfants, est encore trop souvent mal perçue.
Mais les choses évoluent. Quelques exemples montrent que les mentalités changent, mais surtout dans les pays développés. En janvier 2012, le grand rabbin d’Amsterdam n’a plus eu le droit d’exercer ses fonctions parce qu’il a décrit l’homosexualité comme une maladie. En 2011, des imams en Afrique du Sud et à Washington, ont fait leur « coming-out ». Le diocèse de Nice a également nommé un prêtre spécialement pour accompagner les chrétiens homosexuels. Enfin, le mariage homosexuel a été légalisé en France en 2013.
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