Briser le silence autour de la gestion de l’hygiène menstruelle

L’hygiène menstruelle reste un sujet tabou. Les conventions internationales sur les droits reproductifs et sexuels ne les mentionnent pas explicitement. Même les secteurs tels que l’eau et l’assainissement ignorent la nécessité pour les femmes et les filles de disposer d’espaces sûrs pour gérer et éliminer les serviettes utilisées pour absorber le sang menstruel.

La question de l’accès aux serviettes hygiéniques mérite également d’être posée. Selon des études, en Inde, seules 12% des femmes et des filles peuvent se les permettre. Le fait d’utiliser de vieux chiffons, des enveloppes végétales, des herbes séchées ou encore des journaux en papier comme alternative aux serviettes hygiéniques les stigmatise auprès de la population au point que 23% d’entre elles quitte l’école à l’âge de la puberté. Pour faire tomber le tabou, le Water Sanitary and Supply Collaborative Council (WSCC), une organisation qui travaille sur ces questions, estime qu’il faut donner aux femmes et aux filles les informations et connaissances nécessaires pour leur permettre de parler librement de leurs menstruations. Il est également nécessaire de régler les besoins d’ordre pratique tels que l’intimité, les endroits où laver les habits et les sécher, partout où les filles jouent, travaillent, étudient et se détendent. Ceci implique également de fournir des installations permettant d’éliminer les serviettes usagées.