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Titre de la source : Le renforcement des capacités des femmes en milieu rural pour un développement durableAuteur(s) : Pétionille Kouame
Éditeur(s) : COTA (Collectif d’échanges pour la Technologie Appropriée) (Echos du COTA, n°104)
Pays d'édition : Belgique
Année : 2005
Le renforcement des capacités des femmes en milieu rural pour un développement durable (PDF, 113 Ko)
Cet article de Pétionille Kouame, paru dans la revue Les Echos du COTA (Collectif d’échanges pour la Technologie Appropriée), permet de comprendre, à travers l’exemple du projet PACIL1 et du groupement des femmes de Kocoumba (Côte d’Ivoire), que le renforcement des capacités des populations rurales féminines peut constituer un point de départ pour permettre aux femmes de mieux se valoriser au sein de leur communauté.
Le COTA : Le Collectif d’échanges pour la Technologie Appropriée est une organisation non gouvernementale belge de développement, principalement active dans le secteur de l’offre de services aux acteurs de la coopération : information, documentation, appui méthodologique, études-recherches, identification et évaluation d’actions. Elle cherche également à informer et sensibiliser le public sur les problématiques et les enjeux du développement. Le COTA est agréé en Belgique par la Direction Générale de la Coopération au Développement (DGCD).
Début de l’article :
« On s’attend généralement à ce que la plupart des projets de développement qui sont élaborés en tenant compte de l’aspect genre fassent la promotion de relations plus équitables entre l’homme et la femme. Les agents de développement vont s’atteler à ce que qu’il y ait une certaine proportion de femmes dans l’effectif des bénéficiaires, soit en aidant à la création de groupements féminins, soit en veillant à ce que les femmes fassent partie des différents comités dans le village.
Cependant, quels rôles jouent-elles véritablement dans ces ins- tances de décisions villageoises ? Sont-elles capables, sinon autorisées (par leur époux) à prendre au même titre que les hommes des décisions pour l’ensemble de la communauté ? Peuvent-elles prendre l’initiative d’entreprendre des démarches en dehors du cadre villageois auprès de structures d’appui pour le développement du village ?
INTÉRÊTS PRATIQUES ET STRATÉGIQUES
En réalité, dans ces projets, à cause des évaluations presque quotidiennes du bailleur, les agents de développement veulent des résultats maintenant et tout de suite. Dès lors, cette attitude fera que les objectifs du projet seront orientés plus ou moins vers la satisfaction des intérêts pratiques au détriment des intérêts stratégiques des femmes c’est-à-dire les intérêts liés à la position de subordination de la femme par rapport à l’homme (l’accès et le contrôle des ressources naturelles, les moyens de production, l’accès aux nouvelles technologies et à l’information).
Les agents vont plutôt s’intéresser aux difficultés liées à l’approvisionnement en eau potable et en bois de chauffe, à la transformation des produits agricoles ou tout simplement à tout ce qui se rapporte à l’allègement des tâches domestiques. Tous les efforts sont tournés vers les réalisations physiques même si l’assouvissement des deux sortes d’intérêts (intérêts pratiques et stratégiques) sont inscrits dans les objectifs du projet.
Il serait plus pertinent en plus de ce qui touche aux réalisations physiques, d’œuvrer dans le sens du renforcement des capacités des femmes en prenant en compte les intérêts stratégiques pour leur donner une chance de pouvoir décider de leur avenir. Travailler aux intérêts stratégiques des femmes implique un effort de longue haleine qui ne peut se faire qu’à travers le renforcement des capacités des femmes.
L’EXEMPLE D’UNE EXPÉRIENCE VÉCUE
Kocoumba est un village situé dans le Département de Dabakala. Dans ce village, à l’image de toute la région, le poids des coutumes et de la tradition sont tels que les femmes ont des difficultés à émerger. Il faut compter avec le mariage précoce des filles, le faible taux de scolarisation (surtout des filles), l’excision, l’analphabétisme… Habituellement, les femmes sortent rarement du cadre du village pour aller faire des courses en ville. En dehors de l’environnement villageois, elles n’ont plus d’autres références. »
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