Ressource
Titre de la source : L’intégration du genre dans les politiques publiques de la Banque mondiale : exemple des politiques de transport au SénégalAuteur(s) : Cynthia Howson
Éditeur(s) : IEP de Bordeaux (Mémoire de DEA)
Pays d'édition : France
Année : 2005
L’intégration du genre dans les politiques publiques de la Banque mondiale : exemple des politiques de transport au Sénégal (PDF, 990 Ko)
Que veut dire « intégrer le genre » dans les politiques publiques ? Peut-on parler de la Banque Mondiale en tant qu’«autorité publique » ? A quel point le secteur des transports est-il « de son ressort » dans un pays comme le Sénégal ? Cynthia Howson a partagé avec le réseau Genre en Action son mémoire intitulé « L’intégration du genre dans les politiques publiques de la Banque mondiale : exemple des politiques de transport au Sénégal », soutenu pour un diplôme de Master 2 de recherche à l’IEP de Bordeaux.
Résumé :
La crise d’accès et de mobilité en Afrique freine le développement tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Les problèmes de transport sont vécus différemment selon le sexe. En particulier, bien que les femmes effectuent la plupart des tâches, ce sont essentiellement les hommes qui accèdent aux moyens intermédiaires de transport. L’immobilité des femmes représente une exclusion sociale qui affecte tous les aspects de leur vie. Toutefois, la problématique ’genre et transport’ était systématiquement exclue de l’agenda politique jusqu’à la fin du vingtième siècle.
Eu égard à ses ressources et à son influence considérables, les politiques publiques de la Banque mondiale jouent un rôle fondamental dans le secteur des transports. Le Sénégal, officiellement engagé dans l’intégration du genre depuis des années, fut une destination pilote pour l’application des nouvelles priorités en matière de ’genre et transport’ et de mobilité durable. L’objectif de ce mémoire est donc d’évaluer l’intégration du genre dans les politiques publiques de la Banque mondiale, à travers l’exemple des politiques de transport au Sénégal.
Début de l’introduction :
« La Banque mondiale fournit en dons et prêts 30% de l’aide au développement mondial. Les pays qui espèrent bénéficier de ces fonds doivent investir des ressources considérables pour montrer que leurs efforts rentrent dans les critères exigés par le paradigme à la mode du moment. La Banque jouit donc d’une influence importante qui lui permet de favoriser les pays se conformant à ses priorités. De plus, l’approche sectorielle lui accorde un pouvoir direct sur les bailleurs partenaires. En raison de son influence, l’action politique de la Banque mondiale est une composante essentielle des tentatives de développement.
Les priorités de la Banque ont subi des changements importants, notamment en raison de son expansion dans des secteurs antérieurement négligés. De plus, elle a montré un intérêt pour des problèmes politiques et sociaux jadis considérés comme étant hors de sa sphère d’expertise. Le secteur des transports en Afrique Sub-Saharienne, autrefois réduit à des initiatives de grandes infrastructures, reçoit de plus en plus d’attention à tel point qu’il est actuellement considéré comme essentiel pour le développement économique et social. En raison de son impact transversal selon les nouvelles priorités, le rôle du genre dans les transports a été très récemment reconnu comme un élément n’étant plus négligeable si la Banque voulait atteindre ses objectifs. Le Sénégal fut l’un des premiers pays à soutenir juridiquement les tentatives de la Banque sur le genre. Il a été l’une des destinations pilotes pour les nouveaux projets visant à améliorer la mobilité des populations locales, y compris pour les groupes défavorisés.
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal est devenu l’une des premières démocraties en Afrique. Il est partenaire de la Banque depuis 1968 et a reçu plus de 2,5 milliards de dollars. Dans les années 1990, la Banque commence à s’intéresser aux transports dans sa complexité. Dakar devient une ville pilote pour expérimenter la nouvelle stratégie de transport urbain, « Villes en mouvement ». Au début du vingt et unième siècle, elle lance ses stratégies sur le genre et plus particulièrement un groupe thématique et une stratégie consacrés au genre et transport. A nouveau, le Sénégal est l’une des études de cas privilégiées pour évaluer l’intégration du genre dans les projets financés par la Banque. Le Programme National des Infrastructures Rurales devient l’objet pour évaluer, encourager et instaurer l’intégration du genre dans les politiques de transport.
L’approche du genre permet une analyse particulière non seulement du secteur des transports au Sénégal mais aussi des priorités politiques de la Banque. Nous avons choisi cet objet d’étude avec trois principales motivations : le genre représente une stratégie récente des bailleurs de fonds, d’où l’intérêt d’analyser son rôle ; c’est un outil nécessaire pour comprendre chaque problème dans le développement parce qu’il permet de tenir compte de la complexité des rapports de pouvoir qui ont de l’influence sur tous les secteurs ; et c’est un élément dont l’importance immense n’a été que très récemment reconnue dans le secteur du transport, ce qui permet d’éclaircir un objet politique jusqu’ici peu étudié. »
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.