Algérie : pourquoi la fécondité s’est-elle réduite depuis l’indépendance?

Dans son exposé, Zahia Ouadah Bedidi  s’est attelée à répondre à cette grande question pour expliquer les changements qui ont bouleversé la société depuis une trentaine d’années.

En Algérie, la fécondité a radicalement baissée. De 8,1 enfants par femme en 1970, elle est tombée à 2,2 en 2001. Cette situation, analyse l’auteure, est le résultat de la modernisation de la société (urbanisation, scolarisation des filles,  travail des femmes…) mais, insiste-t-elle, un indicateur pèse plus que les autres : le recul de la moyenne d’âge du mariage. La baisse de la fécondité, argue Zahia Ouadah Bedidi est le résultat d’une élévation sans précédent de l’âge au mariage et la limitation des naissances au sein du couple.

« C’est bien davantage à travers l’âge au mariage qui détermine le début de la période de reproduction effective et limite par là-même le niveau de la fécondité générale, qu’à travers l’usage de la contraception qui détermine celui de la fécondité dans le mariage. (…) on peut conclure que les différences observées dans le niveau de fécondité générale sont pour l’essentiel dues aux changements de comportement matrimonial et non à la contraception. »

Pour mieux comprendre tout cela, l’auteure confronte dans son travail les évolutions de la fécondité générale et de la fécondité des mariages et identifie ses facteurs. L’étude de la fécondité différentielle porte principalement sur les facteurs environnementaux, les caractéristiques individuelles des femmes (niveau d’instruction et travail) et les conditions de formation de la famille (âge au mariage).

SOMMAIRE

1-      La baisse rapide de la fécondité

A)    La chute impressionnante de la fécondité algérienne (1965-2000)

B)    La transformation de la structure par âge de la fécondité

C)    Les descendances atteintes selon l’âge

2- Fécondité générale : les différences socio économiques persistent

A)    La fécondité est plus élevée en milieu rural

B)    La fécondité est plus élevée chez les femmes moins instruites

C)    La fécondité des femmes au foyer reste la plus élevée

 3- Les différences socio-économiques pèsent peu sur la fécondité des mariages

A)    Plus l’âge au mariage augmente plus la fécondité est forte

B)    Milieu de résidence

C)    Degré d’instruction

D)    Activité économique

4- Les différences socio-économiques pèsent avant tout sur le mariage

A)    Les femmes rurales se marient quasiment aussi tard que les urbaines

B)    Instruction

C)    Activité économique : une variable discriminante pour le mariage

Conclusion

Des enfants jouant au foot le vendredi (Alger 2014)/ Photographie
Tahia Hourria (flickr c.c)