Ressource
Titre de la source : Intégration de la dimension genre à la lutte contre la pauvreté et OMDAuteur(s) : Naila Kabeer , Catherine Ego (trad.)
Éditeur(s) : Centre de Recherches pour le développement international ( CRDI ), L'Harmattan, coll. Nord-Sud (Manuel à l’intention des instances de décision et d’intervention)
Pays d'édition : Canada
Année : 2005
Intégration de la dimension genre à la lutte contre la pauvreté et OMD (PDF, 7,2 Mo, 334 p.)
Comment articuler « l’approche genre » avec les problématiques liées à la lutte contre la pauvreté ? Voici un manuel élaboré en 2005 à l’intention des instances de décision et d’intervention, dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Il a pour but de mettre en évidence les articulations entre l’autonomisation des femmes, l’éradication de la pauvreté et les OMD. Le temps a passé depuis la rédaction de ce document, mais il présente des analyses et enseignements qui demeurent précieux aujourd’hui encore.
Résumé :
En septembre 2000, lors du Sommet du Millénaire des Nations Unies, 189 gouvernements du monde se sont engagés à unir leurs efforts pour réduire la pauvreté mondiale de moitié à l’horizon 2015. La Déclaration du Millénaire énonçait plusieurs objectifs majeurs du développement : outre la réduction de la pauvreté et de la faim, les États insistaient sur le développement humain, le maintien d’un environnement durable et les partenariats pour le développement. Ils établissaient également l’égalité entre les genres comme une fin en soi.
Le présent ouvrage fait le point sur les résultats des recherches théoriques et empiriques entourant les progrès réalisés par rapport aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) du point de vue de l’égalité des genres. Pourquoi avoir choisi cet angle d’analyse ?
Premièrement, s’il existe dans certaines sociétés des formes d’inégalité socioéconomique qui dépassent le genre (par exemple, l’apartheid racial en Afrique du Sud, le système des castes en Inde ou la segmentation par classes au Brésil), l’inégalité de genre est omniprésente. Sous différents visages, elle marque les relations sociales dans toutes les sociétés ou presque. Deuxièmement, elle est présente dans les différents groupes qui évoluent à l’intérieur des sociétés. Comme elle recoupe d’autres formes d’inégalité, elle touche les groupes riches aussi bien que les pauvres, les groupes raciaux dominants aussi bien que les subordonnés. Souvent, mais pas toujours, elle est plus marquée chez les pauvres. Par conséquent, l’inégalité sexospécifique s’ajoute au dénuement économique : au total, les femmes sont touchées par des formes de pauvreté plus extrêmes que celles auxquelles les hommes sont soumis. L’inégalité de genre fait partie intégrante des mécanismes qui causent et aggravent la pauvreté dans la société. Elle doit par conséquent faire partie intégrante des mesures mises en oeuvre pour éradiquer la pauvreté.
Enfin, l’inégalité de genre structure les relations de production et de reproduction dans les sociétés. Dans la plupart des régions du monde, les hommes ne jouent en général qu’un rôle négligeable dans le travail reproductif non rémunéré de la sphère domestique. À l’inverse, les femmes assument l’essentiel du travail non rémunéré se rapportant aux soins prodigués aux membres de la famille. Variable selon la région, c’est toutefois dans les ménages les plus pauvres que leur présence dans la sphère productive atteint généralement son apogée. Cependant, les hommes et les femmes sont très loin de bénéficier d’un accès égal aux ressources qui leur sont nécessaires pour s’acquitter de leurs responsabilités. La valeur que la société reconnaît à leurs apports respectifs ainsi que les capacités dont ils et elles disposent pour agir et déterminer leurs propres destinées sont aussi très inégalitaires. Ainsi que les recherches citées dans le présent ouvrage le prouvent, plusieurs dizaines d’années de recherches et de militantisme en faveur de l’égalité des genres n’ont pas encore convaincu les instances d’élaboration et d’implantation des politiques de renoncer au concept d’homme pourvoyeur.
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