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Article à lire en cliquant ici (PDF)Aux Etats-unis, l’expression de «guerre contre les femmes» circule dans le langage politique et dans les médias dominants des deux bords du paysage politique, depuis les élections de mi-mandat de 2010. Cette expression est-elle le reflet d’une réalité ? Ou ne faisons-nous ici qu’observer les efforts de la part des conservateurs au sein du Parti républicain d’attaquer Obama dès qu’ils en ont l’opportunité ?
Depuis que les républicains ont repris le contrôle de la Chambre en 2010, ils ont mené bataille après bataille sur des politiques ayant un impact direct sur les femmes: entre autres, ils réussirent à bloquer un projet de loi visant à combattre la discrimination salariale liée au sexe, tentent actuellement d’élaborer une définition plus stricte du viol et d’affaiblir l’étendue de la Loi sur les violences contre les femmes (Violence Against Women Act), et, enfin, ont voté 33 fois contre soit la totalité soit des parties de la Loi sur les soins abordables.
Depuis Webster et Casey, les féministes se débattent dans un mode qui est en permanence réactif et non proactif, et sont divisées. Les deux plus gros groupes féministes, qu’on pourrait aisément qualifier d’«institutions» ou de groupes féministes traditionnels, étaient –et sont –NOW(National Organization for Women, «Organisation nationale pour les femmes») et NARAL (National Abortion Rights Action League, «Ligue nationale pour l’action sur les droits à l’avortement»).Ils ont tous les deux soutenu et véhément défendu le principe d’un «droit à la vie privée» tel qu’il est développé dans Griswold(1965) etRoe(1973) en relation au choix de ne pas procréer.
Selon ces groupes, l’émancipation des femmes a commencé avant tout en délivrant les femmes des chaînes de naissances non voulues. Mais les féministes travaillant au sein du Mouvement pour la justice reproductive ont eu elles aussi des analyses pertinentes. La stratégie de se focaliser sur un «droit à la vie privée» constitutionnel comme seul moyen de garantir l’émancipation des femmes était une erreur dès le départ.
Elle revenait à ne faire que refléter le caractère individualiste des démocraties contemporaines, et donc à négliger le fait qu’il n’existe pas de groupe monolithique et homogène de personnes appelées «femmes».
Le fait de proclamer un «droit à la vie privée» sans offrir l’accès à un tel droit revient tout simplement à «privatiser» les décisions, et donc à «légitimer une réponse minimaliste de l’État» aux problèmes des femmes.
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