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Mémoire à lire entièrement en cliquant ici (PDF)A quand remonte l’histoire du mouvement féministe en Afrique ? Et peut-on dire à partir de quand, elle peut être retracée au Sénégal ?S’il est d’usage de fixer le début du féminisme comme mouvement collectif à la première moitié du XIXe siècle en France, son origine remonte en réalité à la fin du XVIIIe siècle et s’inscrit dans le cadre général de la Révolution Française de 1789. En Afrique, les premières études féminines et féministes apparaissent relativement tard comparées à l’Europe et l’Amérique.
En effet, dans les années 60, alors que les féministes occidentales contestaient l’ordre patriarcal dominant pour la transformation de la condition des femmes et revendiquaient l’égalité entre les sexes, les africaines avaient d’autres préoccupations. Le procès de la colonisation les avait engagées dans des luttes plus politiques que féministes au sein de partis nationalistes ou de mouvements armés en Afrique Centrale, de l’Ouest ou du Nord, en se mobilisant aux côtés des hommes pour obtenir l’indépendance.
Ainsi, c’est seulement dans les années 75-80, avec les premières conférences mondiales sur les femmes, qu’émerge une revendication africaine féministe.La naissance du féminisme au Sénégal se fit donc au contact de ce féminisme international particulièrement dynamique dans les années 60-70.
La présente recherche vise donc à définir la portée et à cerner les limites du féminisme à travers le cas de l’association Yewwu-Yewwi afin d’étudier son influence sur le mouvement social des femmes en termes d’avancée des revendications féminines.
Malgré l’acquisition du droit de vote en 1945, les femmes continuent à être à la marge des instances de décision et n’ont figuré que de manière symbolique dans les différents Gouvernements et Parlements. Depuis 1995, on a noté une progression, mais le Sénégal n’est pas encore arrivé à respecter les engagements pris en adoptant le Programme d’Action de Beijing et la déclaration de l‘Union africaine pour une présence d’au moins 30% de femmes dans les instances de décision. La présence des femmes dans le gouvernement évolue en dent de scie. Ce constat demeure également dans le secteur agricole les femmes ne détiennent que 13,4% des parcelles, n’ont pas accès au même titre que les hommes au matériel agricole et ou les politiques de crédits agricoles ne favorisent pas les femmes parce qu’elles ne sont pas propriétaires et ne se trouvent pas en général dans les coopératives vers lesquelles tous les crédits sont canalisé.
Yewwu-Yewwi, une association créé en 1980 a donc su répondre à un moment donné à l’aspiration de femmes d’une certaine élite intellectuelle qui ne se retrouvaient pas dans les formes d’organisation associatives de l’époque. Car il allait plus loin que le simple fait de s’occuper des problèmes de survie en s’intéressant par exemple à l’égalité des salaires entre homme et femme, à l’éradication de la polygamie, à l’égalité en droit, l’avancement des femmes en termes de représentativité politique, la maîtrise des femmes de leur propre corps, etc.
Ce type d’organisations est confronté au contexte actuel et doit revisiter son idéologie la lumière du genre et du besoin d’avoir une relève générationnelle.
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