Genre et énergie au Sénégal : les voies vers un développement durable

Depuis quelques années, la réflexion est lancée au niveau international sur la problématique du genre et de l’énergie, ce qui a largement contribué à dépasser les idées reçues et d’exploiter de plus larges horizons en faveur des femmes.

La prise en compte du genre dans le secteur de l’énergie intègre le cadre des besoins ainsi que la démarche politique pour une meilleure intégration de la femme dans le tissu du développement économique et social.

Cependant, au Sénégal, l’intégration du genre dans le secteur de l’énergie ainsi que dans les autres cadres de planification reste encore à être réellement effective, malgré des avancées notables dans la prise en compte des besoins par les secteurs sociaux du développement. Plus qu’un moyen de facilitation et de réalisation d’objectifs, l’énergie est un facteur essentiel de développement social, économique, culturel et d’épanouissement des femmes dans la société.

 De nombreuses initiatives ont été développées dans le cadre de projets nationaux, de programmes et projets de développement, ainsi que par l’intermédiaire de divers autres partenaires. Cependant, des populations se sentent encore exclues de la trajectoire de sortie de crise par l’absence de facteurs de production pour assurer simplement la sécurité alimentaire.

Dans ce cadre, le Programme Énergie Environnement et Développement de Enda tiers-monde a contribué à la réflexion à travers une étude mettant en exergue : (i) les liens inextricables existants entre le genre, l’énergie et la pauvreté, (ii) le caractère multisectoriel de l’énergie, ainsi que (iii) la complexité et le caractère multidimensionnel de l’accès des populations pauvres aux services énergétiques, en particulier les femmes[1].

 Parler d’énergie relève pour beaucoup de la seule compétence du département de l’énergie qui à lui seul détient les clés de la résolution des problèmes alors qu’une approche transversale est plus à même de satisfaire les besoins liés à l’eau, à la santé, à l’éducation, à la formation, au développement d’entreprises, à l’accès au crédit, à la création d’opportunités, etc. Cette vision sectorielle de l’énergie que le DRSP a renforcé, contribue à n’en pas douter à la pérennisation des problèmes d’ordre pratique (cuisson, éclairage, chauffage, etc.), mais surtout stratégiques (agriculture, santé, éducation, création de revenus, etc.)

 Des efforts ont été fournis au Sénégal sur la prise en compte des aspects genre dans la planification des politiques et programmes sectoriels, mais la concrétisation réelle de ces efforts pose encore problème.

En outre, la satisfaction des besoins énergétiques par l’allocation de la technologie appropriée est encore loin d’être satisfaite par manque de vision globalisante. La prise en charge de l’électrification rurale par une agence nationale est probablement une réponse à la demande, mais la réalité sociale et économique appelle d’abord la satisfaction des besoins humains fondamentaux et l’utilisation de l’énergie comme un facteur de production.