Ressource
Titre de la source : Sanctions et genre au collègeAuteur(s) : Sylvie Ayral
Éditeur(s) : Association française de sociologie (Socio-logos. Revue de l'association française de sociologie, n°5)
Pays d'édition : France
Année : 2010
Sanctions et genre au collège (PDF, 129 Ko)
Au collège, la grande majorité des élèves sanctionnés sont des garçons, notamment lorsqu’il s’agit de sanctions punissant des comportements violents. Comment s’explique cette disparité ?
Sylvie Ayral, professeure agrégée, docteure en sciences de l’éducation (Université de Bordeaux 2), a étudié le sujet et publié « Sanctions et genre au collège » dans Socio-logos, la revue de l’association française de sociologie en ligne.
Plan de l’article :
1/ Sanction, autorité, altérité, pouvoir
2/ La mixité au collège : interroger les relations sexuées
3/ Les transgressions masculines au collège : « en avoir » ou « en être ».
Résumé :
Dans treize collèges enquêtés récemment, aux caractéristiques socioscolaires très différentes, les garçons représentent de 74 % à 89 % des élèves punis et de 85,2 % à 100 % des élèves sanctionnés pour violence physique. Comment s’explique cette asymétrie sexuée ?
Dans un premier temps cet article invite à penser la sanction dans les domaines qu’elle investit à l’école, à savoir l’autorité pédagogique et éducative, le savoir et la socialisation. Le système punitif fabrique les normes. Il exerce son pouvoir dans l’appareil d’écriture et les discours de justification ou d’autorité qui l’accompagnent.
Dans un deuxième temps il interroge l’univers scolaire en tant qu’espace/temps de confrontations intersexes ainsi que d’activation des stéréotypes de genre. L’articulation problématique entre sexualité et genre est exacerbée pendant les années de collège, période de puberté et de construction identitaire dans un contexte de mixité. L’injonction à la virilité et à l’hétéronormativité encourage chez les garçons les attitudes de défi, les comportements violents, homophobes et sexistes.
Dans un troisième temps l’article propose de placer la variable genre au centre pour revisiter le système des sanctions et les transgressions auxquelles elles s’appliquent à la lumière des rapports sociaux de sexe. Les garçons se voient pris entre deux contraintes normatives : celle du règlement intérieur, qui a force de Loi et celle de la virilité. La sanction consacre la transgression, et, au-delà, le sujet de la sanction : enfreindre le règlement intérieur permet aux garçons d’afficher leur virilité. L’école, qui les stigmatise par la sanction, ne les consacre-t-elle pas dans leur identité masculine, construisant finalement ce qu’elle prétend corriger ?
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