Ressource
Titre de la source : Les femmes victimes de conflits armés en Afrique et la réforme du secteur de la sécuritéAuteur(s) : Pulchérie Nomo Zibi
Éditeur(s) : Analyse Stratégique
Année : 2009
Les femmes victimes de conflits armés en Afrique et la réforme du secteur de la sécurité (PDF, 106 Ko)
De quelle manière les femmes subissent-elles les effets des conflits armés ? Quelles sont les mesures de protection destinées aux victimes ? Pulchérie Nomo Zibi, Directrice exécutive de Femmes, Sécurité et Développement/Women, Security and Development présente l’une de ses publications concernant les femmes et les conflits armés en Afrique. Il s’agit d’une analyse stratégique qui repose sur une perspective d’actions participatives, dans la mesure où elle vise un changement aussi bien dans les législations nationales et organisations internationales impliquées dans le maintien de la paix en Afrique sub-saharienne, que dans les modes d’organisation, de contestation et d’action des femmes victimes de conflits.
Début de l’article :
« Ces dernières années, l’Afrique subsaharienne est le théâtre de conflits armés qui constituent un véritable désastre pour les droits humains. La communauté internationale et les organisations régionales africaines interviennent dans ces crises pour résoudre les conflits dans l’optique d’une paix durable. Cependant, la logique sécuritaire a entraîné une augmentation de la stigmatisation et de la violation des droits des femmes dans les opérations de maintien de la paix, aggravant ainsi les disparités entre les hommes et les femmes dans un contexte de vulnérabilité et d’inégalités sociales et économiques déjà existantes.
La résolution des conflits armés ne se limite pas à l’arrêt des combats, mais va au delà, dans un processus qui englobe non seulement la sécurisation ou la mise en place des institutions, mais également et surtout la gouvernance partagée et participative, ainsi que le respect des droits des personnes. La prise en compte des droits fondamentaux des femmes et la nécessaire implication des ces dernières pose un double défi. D’abord relever la sexospécificité dans la résolution des conflits et ensuite démontrer que les impacts sont différenciables pour les femmes suivant les différentes législations nationales au stade de la consolidation de la paix qui concerne la gouvernance, la démocratisation et les droits des personnes.
Au regard de certaines lois nationales, les femmes rencontrent des embûches sur le plan juridique qui ne font qu’accentuer la féminisation de la pauvreté, leur exclusion des sphères du pouvoir politique et économique, ainsi que le sentiment d’insécurité après l’instauration de la paix. D’où les lacunes et les contradictions observées lors de la résolution des conflits dans certains pays africains. Ce qui ravive l’intérêt de la mise en œuvre du genre dans le domaine de la sécurité, visant ainsi une interaction entre les hommes et les femmes pour une stabilité et un développement durables et équitables.
Notre analyse repose donc sur une perspective d’actions participatives, dans la mesure où elle vise un changement aussi bien dans les législations nationales et organisations internationales impliquées dans le maintien de la paix en Afrique sub-saharienne, que dans les modes d’organisation, de contestation et d’action des femmes victimes de conflits. Avec une approche et une analyse genrée, l’intersectorialité des impacts différentiels des stratégies de changement dans les opérations de consolidation de la paix, implique une refonte inévitable de certaines lois existantes qui sont discriminatoires à l’égard des femmes. Et pour une globalisation des effets, il importe de relever les agressions sexuelles dont sont victimes les femmes pendant les conflits et la complexité d’intégration de ces dernières dans le processus sécuritaire durant la phase de consolidation de la paix. »
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