En 2010, à la Conférence de Cancùn sur le climat, les femmes représentaient 30% des participants aux délégations et seulement 15% des responsables de délégations. Sous représentées dans les groupes de gouvernance environnementale, les femmes sont peu associées aux prises de décision sur l’adaptation aux changements climatiques, et ce que ce soit au niveau local, national ou international.
Les femmes durement touchées
Pourtant, en cas de catastrophes naturelles, les femmes sont particulièrement touchées : sur le coup, elles ont plus de risques d’être blessées ou tuées lors des catastrophes, en raison d’une mobilité limitée hors de la maison, d’un manque d’informations et de la responsabilité d’enfants. Autre facteur de risque très concret en cas d’inondations ou de tsunamis : elles sont moins nombreuses que les hommes à avoir appris à nager ! Dans les semaines ou mois qui suivent une catastrophe naturelle, mais aussi en raison des effets de la dégradation graduelle de l’environnement à plus long terme, les filles sont souvent retirées de l’école afin de répondre aux besoins de la famille.
Les changements environnementaux affectent aussi le quotidien de femmes souvent très mobilisées par la quête et la production des ressources nécessaires au foyer (corvées d’eau ou ramassage de bois de chauffe par exemple), ce qui limite d’autant leur capacité à s’investir dans des activités génératrices de revenus permettant d’améliorer leurs ressources économiques comme leur statut social. Enfin, pendant les périodes d’insécurité alimentaire (suite à une période de sécheresse par exemple), les femmes enceintes et allaitantes sont particulièrement affectées, ayant un risque accru de devenir sous-nutries lorsqu’elles ont une alimentation insuffisante ou déséquilibrée.
Les femmes, porteuses de réponses aux changements climatiques
Dans la plupart des pays en voie de développement les agricultrices cultivent entre 60 et 80% de la production globale de nourriture. En Afrique en particulier, 70% des travailleurs agricoles sont des femmes, celles-ci assurant également les récoltes, le stockage, le transport et la commercialisation de la nourriture. Elles sont donc particulièrement affectées par le changement climatique qui affecte la production. Pourtant, elles font face à des barrières légales ou sociales qui limitent leur accès au savoir, à la technologie, mais aussi au capital, au système financier, et donc leur capacité à améliorer la productivité en tenant compte de ces facteurs. Les femmes peuvent et doivent jouer un rôle essentiel dans l’élaboration et la mise en place de stratégies d’adaptation au changement climatique, notamment dans le secteur agricole.
Une approche cloisonnée
Les problématiques liées à l’adaptation au changement climatique, à la santé, à la place des femmes, à la nutrition et à la sécurité alimentaire continuent à être abordées de façon trop cloisonnée. La réponse aux enjeux climatiques doit passer par une démarche globale, prenant en compte l’égalité des sexes, l’accès à l’éducation, la réduction de la pauvreté, la lutte contre la sous-nutrition. Autant de domaines liés, dans lesquels les femmes n’ont pu, jusqu’à présent, occuper leur juste place au sein de communautés locales, nationales et internationales, dans le but de mettre en œuvre des solutions nouvelles aux enjeux environnementaux.
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