Ressource
http://www.climatdeveloppement.orgLa Côte d’Ivoire connaît depuis les années 1990 une crise qui la rend incapable de contrôler un rythme de déboisement effréné (passage de 21 millions d’hectares en 1957 à 2,8 en 1995), de juguler la crise agricole et les impacts sociaux du changement climatique : le pays connaît une forte croissance de la population, un vieillissement de la population agricole et un affaiblissement de la sécurité alimentaire. Ce contexte environnemental et politique a des impacts directs sur les femmes socialement en charge de la gestion du foyer et donc confrontées à une pénurie des besoins en ressources de base.
Dans sa volonté de lutter contre les effets du changement climatique, l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement-Côte d’Ivoire (JVE), organisation de défense de l’environnement spécialisée dans la prise en compte de la sécurité alimentaire comme priorité humaine, a opté pour la formation et la sensibilisation des jeunes femmes en milieu rural afin qu’elles fassent valoir leurs savoirs et leurs droits, dont l’accès aux ressources, comme l’eau et l’électricité ou plus globalement à l’école et aux services de santé. En visant les jeunes femmes, JVE entend avoir un impact sur les différents secteurs socioéconomiques pour les générations futures (santé, éducation, nutrition) et plus généralement garantir la durabilité de ses actions. L’organisation a pour objectif l’application de la loi relative au domaine foncier rural, ce qui garantirait la propriété foncière et autoriserait un investissement à long terme dans le secteur agricole. Cette loi a des impacts sur l’autonomisation des femmes, car en ayant cette sécurité, les exploitantes pourraient sélectionner leurs semences, arrêter les techniques de jachère, ce qui permettrait d’améliorer les sols et de réduire la destruction des forêts restantes.
Au début de l’année 2012, JVE a initié des réunions auprès de femmes et d’hommes du district de Tankéssé et des villages avoisinants, à 300 km d’Abidjan au Nord-est du pays. Les participants ont manifesté leur intérêt pour quatre axes d’action : parfaire la gestion des coopératives de femmes (150 femmes de trois villages qui gèrent des champs communautaires, créent des revenus gérés de façon solidaire sous forme de caisse d’épargne et assurent ainsi leur autonomie), identifier les filières de distribution de leurs produits agricoles, se former en agriculture (recherche d’alternatives de production pour faire face au réchauffement climatique) et développer l’accès à l’électricité pour toute la population sous forme d’énergie solaire (alternative au bois combustible et au coût énergétique pour lutter contre la déforestation et la pauvreté).
Quelques pistes à suivre
L’opération de JVE est à ce point populaire que les femmes se sont mobilisées et ont investi les points d’eau pour partager l’information et discuter de ces différentes initiatives si bien que d’autres villages du district de Tankéssé non impliqués au départ se sont invités et sont désormais intégrés à la dynamique de projet. Les jeunes villageoises ivoiriennes entendent ainsi continuer à lutter pour la sécurité alimentaire, contre la déforestation et par conséquent contre le changement climatique.
Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec : Ange David Emmanuel Baimey, chargé de l’Animation du Réseau Climat & Développement, ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement http://www.jveci.org/contact.html