Ressource
Titre de la source : L’évolution du statut de la femme dans les pays du MaghrebAuteur(s) : Khadija Mohsen-Finan
Éditeur(s) : IFRI
Pays d'édition :
Année : 2008
L’évolution du statut de la femme dans les pays du Maghreb (PDF, 60 Ko)
Khadija Mohsen-Finan, Docteure en sciences politiques, (Institut d’Etudes Politiques de Paris), diplômée d’histoire à Aix-en-Provence (France) et également responsable du Programme Maghreb à l’IFRI (Institut Français des Recherches Internationales) expose dans cette note de l’IFRI sa contribution sur « L’évolution du statut de la femme dans les pays du Maghreb ». Principalement inspirée du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, l’auteure revient sur des éléments historiques, politiques et sociaux afin de dresser un portrait condensé de la place de la femme dans la pensée réformiste, du statut de celle-ci après les indépendances jusqu’à la réforme de la Moudawana au Maroc.
Voici l’introduction de l’article :
« Le débat sur les conditions de vie et le statut des femmes dans les pays du Maghreb central demeure au cœur des enjeux politiques de ces pays. Il est actualisé en 2003, lorsque le roi Mohamed VI annonce solennellement la réforme du code de la famille (Moudawana).
En réalité, la question de la place de la femme dans la société est antérieure aux indépendances et aux revendications exprimées par les féministes sur l’égalité entre hommes et femmes. Elle figure déjà chez les réformistes égyptiens et tunisiens, avant de réapparaître entre les deux guerres, puis après les indépendances lorsque les classes dirigeantes des jeunes États expriment leur volonté de prendre en compte les femmes dans le développement des sociétés. Mais en dehors de la Tunisie – qui réforme en profondeur, bien que de manière incomplète, le statut de la femme –, les deux autres pays reproduisent le modèle traditionnel de la famille musulmane, à tel point qu’on a le sentiment que « seule la question du statut de la femme avait échappé à cette volonté de bousculer l’héritage du passé ».
Ce modèle traditionnel de la famille a été progressivement consolidé via les concessions accordées par les dirigeants politiques aux revendications des islamistes. En dépit du fait que ces pays soient signataires de nombreux textes, chartes, conventions et traités internationaux, ils maintiennent la femme dans un rôle de « gardienne de la tradition», recourant volontiers à des arguments sur les spécificités culturelles, sur l’authenticité arabo-musulmane et, surtout, sur l’inscription de l’islam dans la Constitution comme « religion d’État ».
Le combat des féministes a clairement fait apparaître la distorsion entre le droit et les faits. En effet, reconnues comme citoyennes par les constitutions des trois États, les femmes sont – certes différemment selon les pays – dans une situation de moindre droit. »
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