La question de l’émancipation des femmes était le thème central de la 1ère Conférence internationale des Femmes à Mexico (Mexique) en 1975. L’année, proclamée Année Internationale de la Femme, a été suivie par la proclamation de la Décennie de la Femme (1976–1985) au cours de laquelle furent organisées deux autres Conférences des Nations Unies pour les Femmes en 1980 à Copenhague (Danemark) et en 1985 à Nairobi (Kenya). La dernière Conférence sur les Femmes, intitulée 4ème Conférence Mondiale sur les Femmes de Pékin (Chine) a eu lieu en 1995. La conférence de Pékin a été une étape majeure dans la reconnaissance et l’affirmation des droits de la femme par les États et par les femmes elles-mêmes.
Parallèlement, les Conférences mondiales portant sur les droits de l’Homme (au sens droit humains) ont également permis de produire une réflexion et des déclarations sur l’engagement des membres des Nations Unies à lutter contre les injustices et violences faites aux femmes.
• Juin 93, Conférence mondiale sur les droits de l’Homme à Vienne
Cette conférence marque un tournant décisif dans la reconnaissance des droits fondamentaux des femmes. Le slogan d’alors était : « les droits des femmes sont aussi des droits humains » La déclaration qui a suivi aura contribué à définir concrètement l’ensemble des violences recensées dans le monde.
Télécharger la déclaration et le programme d’action
• Décembre 93, La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes
L’avancée la plus significative de cette déclaration c’est qu’elle définit la violence sexiste et en donne une typologie précise. C’est là qu’apparaît le terme « violence à l’égard des femmes » qui désigne : « tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. »
Cette déclaration reconnaît en outre les vulnérabilités propres aux femmes appartenant à des minorités sociales ou culturelles : femmes issues de communautés autochtones, femmes âgées et déplacés, réfugiées et migrantes, femmes vivant en zone pauvre ou isolées ou encore en détention.
Lire la totalité de cette déclaration, en ligne sur le site de l’Université du Minnesota
• 1995, Conférence mondiale sur le droit des femmes à Pékin
« La plate-forme d’action de Pékin est issue d’une conférence mondiale sur les femmes qui a eu lieu à Pékin, en septembre 1995, et dont la Déclaration et le Programme d’action ont invité la communauté internationale à s’engager pour la promotion de la femme et l’égalité des sexes. La déclaration, signée par 189 Etats, les exhorte à mettre en œuvre tous les moyens vers une réelle égalité homme/femme, une politique de développement et un engagement vers la paix.
La Déclaration et le Programme d’action de Beijing [Pékin] ont été adoptés par consensus le 15 septembre 1995. La Déclaration reflète l’engagement de la communauté internationale au service de la promotion de la femme et de la mise en œuvre du Programme d’action, en veillant à ce qu’une perspective « sexospécifique » soit appliquée à toutes les politiques et tous les programmes aux niveaux national, régional et international. »
Télécharger la déclaration et le programme d’action (PDF, 330 Ko)
• 2000 Sommet du Millénaire, une nouvelle étape
La Déclaration du millénaire et les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sont l’aboutissement du Sommet du Millénaire de septembre 2000, qui a réuni les dirigeants mondiaux au siège des Nations unies à New York. La Déclaration expose dans leurs grandes lignes les préoccupations centrales de la communauté internationale – paix, sécurité, développement, viabilité de l’environnement, droits humains et démocratie – et propose un ensemble d’objectifs qui se renforcent mutuellement en matière de développement social et économique. Adoptés par 190 États, chiffrés et datés, les huit objectifs du millénaire pour le développement, leurs 18 cibles et 48 indicateurs de suivi forment actuellement un cadre de référence pour les stratégies de coopération et de solidarité internationale.
L’égalité figure parmi les valeurs fondamentales énoncées par la Déclaration du millénaire pour le développement : « L’égalité des droits et des chances des hommes et des femmes doit être assuré ». « Le droit d’être à l’abri de la violence, surtout pour les filles et les femmes » est aussi déclaré comme un droit fondamental.
Plusieurs objectifs, cibles et indicateurs du millénaire concernent plus particulièrement l’égalité femmes/ hommes :
• Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous
Cible 3 : d’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires
• Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
Cible 4 : Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaires et secondaire d’ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard
Les indicateurs mentionnés sont : rapport filles/garçons dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur (Unesco) ; taux d’alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans par rapport à celui des hommes (Unesco) ; pourcentage de salariés femmes dans le secteur non agricole (Organisation internationale du travail) ; proportion de sièges occupés par des femmes au parlement national (Union parlementaire internationale)
• Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle
Cible 7 : Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle.
Il est essentiel que l’OMD 3 soit considéré et mis en œuvre de façon transversale aux autres OMD (santé, réduction de la faim et de la pauvreté, environnement durable, habitat décent, partenariat international pour le développement…). En effet, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont à la fois un objectif, une condition et un moyen pour atteindre l’ensemble des OMD. Pour le moment, comme l’a souligné la Banque mondiale, qui avait lancé un appel pour un fonds international pour la mise en œuvre de cet objectif, le manque d’intégration de l’OMD « Egalité entre femmes et hommes » aux autres ODM en diminue la portée et induit des financements nettement insuffisants dans ce domaine.
Pour plus d’information sur les OMD : voir le site des Nations Unies
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