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Auteur(s) : S. Laugier , P. Molinier, P. PapermanQu’est-ce que le care ? Apporter une réponse concrète aux besoins des autres, adopter une vision du monde fondée sur les relations humaines – et non sur des individus isolés et indépendants dont les rapports sont régis par des systèmes de règles ; telle est, aujourd’hui, la définition du care, ce concept qui ne relève pas, comme on l’a longtemps cru, du seul souci des autres ni d’une préoccupation spécifiquement féminine, mais d’une question politique cruciale recoupant l’expérience quotidienne de la plupart d’entre nous.
L’éthique du care pose problème, depuis sa théorisation dans les années 1980 par l’auteure anglo-saxonne C. Gilligan. D’un côté, les critiques machistes la dénigrent, n’y voyant qu’une reformulation
La réflexion sur cette notion d’une très grande ampleur, après les travaux fondateurs de Carol Gilligan dans les années 1980 puis de Joan Tronto dans les années 1990, nécessite aujourd’hui une approche qui conjugue les domaines du travail, du genre, de l’éthique et de la santé.
« Une société qui donnerait toute sa valeur au care et à ses relations ne serait pas seulement une société plus agréable et gentille, mais surtout une société plus égalitaire et juste », écrit Evelyn Nakano Glenn dans un texte programmatique intitulé « Creating a Caring Society »
Voici trois articles pour découvrir et approfondir le débat sur le care.
– P. Paperman et S. Laugier , L’éthique de la sollicitude, Sciences Humaines, 2009
« Depuis plus d’une vingtaine d’années dans les pays anglo-saxons, des travaux réhabilitent la place de la sollicitude, du souci des autres et de l’attention au sein de la réflexion morale. Les « éthiques du care » montrent en particulier l’importance de la particularité et de la sensibilité dans l’appréhension du monde social »
– S.Laugier, « Le care comme critique et comme féminisme », Travail, genre et sociétés, 2011
« La critique faite à l’éthique du care est que cette éthique ne serait pas féministe, mais au contraire durcirait, voire essentialiserait, une distinction entre femme et homme, en lui donnant un contenu moral : les femmes représenteraient l’attention à autrui et au proche, les hommes emblématiseraient l’autonomie et l’impartialité ; les femmes le privé, les hommes la vie publique. La réflexion sur le care touche à un point névralgique des rapports sociaux de sexe, et particulièrement en France, où le fond universaliste constitue l’obstacle principal à la légitimation du féminisme. La controverse du care est celle du féminisme. »
– P. Paperman et P. Molinier, L’éthique du care comme pensée de l’égalité, Travail, genre et sociétés, 2011
« Une société qui donnerait toute sa valeur au care et à ses relations ne serait pas seulement une société plus agréable et gentille, mais surtout une société plus égalitaire et juste »
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