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Titre de la source : La prise en compte du genre dans les actions françaises de développementAuteur(s) : Isabelle Droy, Sophie Villeret et al.
Éditeur(s) : IFAID
Pays d'édition : France
Année : 2001
La prise en compte du genre dans les actions françaises de développement (PDF, 627 Ko)
L’Institut de formation et d’appui aux initiatives de développement (Ifaid) a réalisé en 2001 une étude afin de dresser un premier bilan de l’intégration du genre dans les projets et les programmes de développement du MAE, à la demande du ministère. Bien qu’ancienne, elle a le mérite de fournir un exemple de gender mainstreaming dans une action de développement, et retrace la genèse de « l’approche genre » parmi les plus hautes institutions chargées des politiques de développement en France.
Les débuts de l’intégration de l’approche genre
Lors de la conférence de Pékin en 1995, la France a pris, à l’instar des autres pays de la communauté internationale, un certain nombre d’engagements visant à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines de la vie économique, sociale ou politique.
Cette préoccupation n’est pas nouvelle au sein du ministère des Affaires étrangères. La création du réseau » Femmes et développement » en 1983 a permis au ministère de forger ses premiers outils d’appui technique. De nombreuses actions ont été menées depuis lors pour soutenir « l’intégration des femmes dans le développement » : on peut notamment citer la réforme des manuels de procédures FAC (Fonds d’Aide à la Coopération, devenu FSP) en 1989 dont l’objectif était d’intégrer cette approche dans tous les projets de développement, le projet FAC « intégration des femmes dans le développement » (1987-89) ou le programme mobilisateur « femmes et développement » de 1993 à 1996, qui a permis notamment d’aider les pays en développement à préparer la conférence de Pékin en 1995.
Quelle place pour le genre dans les actions de développement?
L’analyse réalisée sous coordination de l’IFAID constate cependant une certaine discontinuité dans les interventions et l’intensité des actions semble souvent corrélée à la fréquence des conférences internationales. En 2001, l’intégration systématique de la composante « genre » dans les différents secteurs de la coopération au développement n’est pas encore acquise. La trop faible intégration de cette dimension dans les politiques de coopération française est par ailleurs observée par nos partenaires européens ou au sein du Comité d’Aide au Développement de l’OCDE.
Or, ce constat mérite d’être nuancé. En effet, si l’intégration systématique doit être renforcée, un certain nombre de projets et programmes prennent en compte les inégalités hommes-femmes dans l’objectif de les réduire. Cependant, ces actions sont relativement dispersées et l’information est difficile à collecter, d’où un manque de visibilité de l’action de la France à l’extérieur mais aussi au sein même du MAE. Une première brochure « promouvoir l’égalité homme-femme », publiée par le Bureau du développement social, a relevé quelques uns de ces projets en 2000 en les reliant aux grandes orientations de Pékin.
L’objectif de cette étude consiste donc à recenser et de capitaliser les projets et programmmes de développement du MAE, liés aux questions de « genre », directement ou indirectement. La grille d’analyse utilisée se réfère explicitement aux concepts d’analyse de la pauvreté et des inégalités développés ces dernières années. En effet, l’importance accordée actuellement à la mise en place de politiques de lutte contre les inégalités et contre la pauvreté replace les analyses selon le « genre » dans une position centrale. On observe généralement une inégalité d’accès selon le « genre » à des biens physiques, à l’éducation, à la santé et d’une manière générale à la santé, à tous les niveaux des décision. La composante « genre » doit donc être analysée de façon spécifique. La recherche d’un développement durable passe par la réduction de ces inégalités.
Quels outils méthodologiques ?
La première partie de ce rapport situe le cadre de référence de ce travail. Un aperçu du cadre conceptuel est proposé dans la mesure où il sert ensuite pour la grille d’analyse de la base de données. Dans la seconde partie, la méthodologie de collecte de l’information est exposée. Cet exercice de recueil de l’information a permis de relever un certain nombre de potentialités, mais aussi de faiblesses dans la prise en compte du genre dans le circuit d’élaboration et de suivi des projets de développement. Cette information a ensuite été organisée sous la forme d’une base de données de projets. Le chapitres III est consacré à l’exploitation de cette base de données afin de dégager une première vision des caractéristiques de l’approche française en matière de réduction des inégalités hommes-femmes. Au cours de l’étude, un certain nombre d’informations ont été relevées sur l’intégration du genre au niveau institutionnel (chapitre IV). Le chapitre V réalise une très brève présentation des outils méthodologiques, qui sont présentés dans un classeur indépendant Classeur méthodologique. Enfin, le chapitre VI expose les premières bases de la création d’un réseau qui est un des prolongements de ce travail.
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