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Titre de la source : "Je suis presque féministe, mais...". Appropriation de la cause des femmes par des militantes maliennes au Forum Social Mondial de Nairobi (2007)Auteur(s) : Aurélie Latourès
Éditeur(s) : Politique africaine (n° 116)
Pays d'édition : France
Année : 2009
"Je suis presque féministe, mais...". Appropriation de la cause des femmes par des militantes maliennes au Forum Social Mondial de Nairobi (2007). (PDF, 339 Ko)
Comment les mouvements de femmes africains se positionnent-ils par rapport aux réseaux féministes transnationaux ? Aurélie Latourès nous livre ici une étude sur l’appropriation de la cause des femmes par des militantes maliennes au Forum Social Mondial de Nairobi (2007). Leur participation au FSM, aux luttes et leur engagement a semblé soulever des contraintes liées aux défis de l’internationalisation de la cause des femmes, et offre en autre un témoignage des multiples dynamiques de mouvements.
L’un des principaux défis de l’internationalisation de la cause des femmes réside dans la difficulté à penser sa pluralité, comme l’illustre l’insertion problématique des mouvements de femmes africains dans les réseaux internationaux. Étudier la participation de femmes maliennes aux activités autour de la cause des femmes organisées pendant le Forum Social Mondial de 2007 à Nairobi révèle certaines modalités de l’appropriation d’une cause internationale. Leur approche « modérée » de la cause des femmes semble ici témoigner d’une « positionnalité translocale », modelée par les contraintes de l’internationalisation de leur engagement.
Début de l’introduction :
« La Décennie des femmes des Nations unies (1975-1985) a donné une impulsion internationale à la cause des femmes 1. Ce processus d’internationalisation de la cause des femmes n’est cependant pas allé sans controverses ni contradictions et, loin d’être achevé, il est même aujourd’hui en partie «en crise». Cette crise est d’abord externe, du fait notamment de la montée des fondamentalismes religieux et de l’approfondissement de la mondialisation néolibérale porteuse d’inégalités nouvelles (ou renouvelées) pour les femmes. Mais c’est aussi une crise interne: la légitimité des groupes les plus visibles à parler au nom de la cause des femmes sur les scènes mondiales est de plus en plus contestée, de même que la tendance à une certaine « ONGisation » ou institutionnalisation d’une partie du mouvement, ouvrant la voie à la dépolitisation de la cause3. De façon plus fondamentale, les difficultés rencontrées par le processus d’internationalisation de la cause des femmes sont aussi l’une des manifestations de l’échec, voire de l’impossibilité, des mouvements de femmes/féministes à penser leur pluralité à l’échelle globale. L’insertion historique problématique des mouvements de femmes africains dans ce processus d’internationalisation de la cause confirme cette lecture. Dans quelle mesure et comment le féminisme pourrait-il (voire devrait-il) être africain ? »
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