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Titre de la source : Ces femmes pauvres ! qui se battent pour le bien de leurs famillesAuteur(s) : Association Assaida Alhorra
Éditeur(s) : AECI, Fundación Codespa
Pays d'édition : Maroc
Année : 2004
Ces femmes pauvres ! qui se battent pour le bien de leurs familles (PDF, 590 Ko)
Que peut-on observer de la pauvreté au féminin en zone périurbaine au Maroc ? Quelles stratégies ont le gouvernement et les élus pour faire sortir ces femmes de leurs enclaves ? Se préoccupent-ils d’elles ? Prennent-ils en compte les rapports sociaux hommes/femmes dans leurs politiques de budgétisation ?
Voici une étude de terrain réalisée par l’Association Assaida Alhorra pour la Citoyenneté et l’égalité dans un quartier periurban Ain Haouzi, Chefchaouen qui révèle la marginalisation des femmes dans un quartier périurbain de la région Tanger/Tetouan, au Maroc.
Avant-propos :
« Cette étude de terrain ne prétend pas répondre à la problématique de la pauvreté en général et celle des femmes qui ne cesse de s’approfondir jour après jour. Néanmoins, elle peut oser se donner comme tâche, l’analyse des conditions des femmes dans un quartier périurbain qui désormais constitue un modèle dans toutes les villes marocaines. Ce sont des quartiers résultant essentiellement de l’exode rural dont la majorité des femmes sont au foyer, dans notre cas, elles sont plus de 86% parmi les premières responsables de famille.
Ces femmes par le travail domestique non rémunéré qu’elles effectuent tous les jours, assurent un certain minimum du bien-être pour leurs familles, lequel est indispensable à la reproduction de l’énergie du travail, et vitale pour le progrès et du secteur employeur et de l’Etat en général, et que personne ne reconnaisse. Ces femmes qui normalement se chargent du soin de cette main d’oeuvre masculine, s’occupent de l’entretien de la future main d’oeuvre, les enfants, et des « victimes » du marché de l’emploi, les personnes âgées, ne valent rien économiquement parlant, c’est une vergogne pour l’humanité, que notre système économique continue à les ignorer tout en les exploitant indirectement.
Elles sont déshéritées dans leur écrasante majorité. Rares sont les femmes qui possèdent une propriété privée. Même le loyer, elles n’en possèdent pas. Dépourvues de quittances de téléphone ou d’électricité, pièces demandées pour bénéficier d’un crédit bancaire même dans le cas où elles ont un travail rémunéré, elles constituent, dans ce quartier, 14% de la population féminine.
Elles sont analphabètes à 70%. Elles n’ont pas eu leur chance en formation professionnelle. Bref, elles sont les plus démunies. Quelles stratégies ont le gouvernement et les élus pour faire sortir ces femmes de leurs enclaves ? Se préoccupent-ils d’elles ? Prennent-ils en compte les rapports sociaux hommes/femmes dans leurs politiques de budgétisation ?
Cette étude monographique a pour mission l’interpellation des institutions gouvernementales à l’échelle nationale et provinciales et élues, en les dotant des données qui doivent être plus proches de la réalité, en vu de les mener à intégrer la perspective du genre social dans leurs futurs programmes.
Elle comporte deux chapitres, le premier se rapporte au cadre référentiel, cadre particulier de l’étude et la méthodologie adoptée ; le deuxième, se répartit en huit parties :
les caractéristiques sociodémographiques des premiers responsables des ménages que nous avons considérés comme chefs de famille comme d’ailleurs vient d’être reconnu dans le préambule du nouveau code de la famille ;
les caractéristiques des membres des ménages ;
la famille et la santé, ici il s’agit surtout de la santé reproductive, en particulier la planification familiale, les lieux d’accouchement, le comportement de la population féminine dans le traitement des maladies… ;
les services sociaux, pour analyser les opinions collectives en matière de sécurité, de transport, du rendement des institutions élues… ;
l’habitat et les équipements domestiques, ce qui va nous permettre de nous arrêter sur la qualité de l’habitat et les priorités en matière d’équipement et d’analyser les changements socioculturels de cette microsociété ;
le niveau de vie, dans l’objectif de situer les revenus des hommes et femmes dans ce quartier périurbain par rapport au seuil de pauvreté dont les résultats sont alarmants dans cette étude ;
la migration ;
et la participation politique des femmes, pour nous arrêter sur d’éventuels changements des mentalités collectives à l’égard de la participation politique des femmes et leur valeur symbolique en général. »
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