Ressource
Titre de la source : Etude multipays de l’OMS sur la santé des femmes et la violence domestique à l’égard des femmesAuteur(s) : Claudia García-Moreno (coord.)
Éditeur(s) : Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Pays d'édition : Suisse
Année : 2005
Etude multipays de l’OMS sur la santé des femmes et la violence domestique à l’égard des femmes (PDF, 33 p.)
Quels sont les effets de la violence domestique sur la santé des femmes qui en sont victimes ? Quelles sont les réactions des femmes à ce phénomène ? Quels sont les facteurs susceptibles soit de protéger les femmes soit de les exposer à la violence du partenaire ?
Ce rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé entend répondre à ces questions en s’appuyant sur une étude multipays ayant permis de recueillir des données auprès de plus de 24 000 femmes dans 15 sites de 10 pays représentant des contextes culturels divers : le Bangladesh, le Brésil, l’Ethiopie, le Japon, la Namibie, le Pérou, la République-Unie de Tanzanie, le Samoa, la Serbie-et-Monténégro et la Thaïlande.
Avant-propos :
« La violence à l’égard des femmes est un phénomène universel qui persiste dans tous les pays du monde, et les auteurs d’actes de violence sont souvent bien connus de leurs victimes. La violence domestique, en particulier, continue d’être effroyablement trop répandue et considérée comme
« normale » dans de trop nombreuses sociétés : depuis la Conférence mondiale des Droits de l’Homme tenue à Vienne en 1993 et la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes la même année, la société civile et les gouvernements ont reconnu que la violence à l’égard des femmes était une préoccupation autant sur le plan des politiques publiques que des droits de l’homme. Si certains travaux dans ce domaine ont abouti à la définition de normes internationales, la tâche consistant à étudier l’ampleur de la violence à l’égard des femmes et à produire des données fiables et comparables pour orienter l’élaboration des politiques et en suivre la mise en œuvre
ont été extrêmement difficiles. L’Etude multipays de l’OMS sur la santé des femmes et la violence domestique à l’égard des femmes apporte une réponse à ces difficultés.
L’étude remet en cause l’idée selon laquelle le foyer est un lieu où les femmes sont en sécurité en démontrant qu’elles sont plus exposées à la violence dans le cadre de relations intimes que partout ailleurs. Selon cette étude, il est particulièrement difficile de réagir efficacement à la violence domestique car de nombreuses femmes la considèrent comme « normale ». Néanmoins, le droit international humanitaire est clair : les Etats ont le devoir d’exercer la diligence voulue pour prévenir les actes de violence à l’égard des femmes et en poursuivre et punir les auteurs.
Le fait de considérer la violence à l’égard des femmes sous l’angle de la santé publique permet d’appréhender les différentes dimensions du phénomène afin de mettre au point des ripostes multisectorielles. Le système de santé est souvent le premier point de contact avec les femmes victimes de la violence. Les données fournies par cette étude contribueront à sensibiliser les dispensateurs de soins à la gravité du problème et à ses répercussions sur la santé des femmes. L’idéal serait que les conclusions de l’étude permettent de définir une action plus efficace des pouvoirs publics, y compris de la justice et des services sociaux, en vue de permettre à l’Etat d’assumer son obligation d’éliminer la violence à l’égard des femmes.
La violence à l’égard des femmes a des répercussions beaucoup plus profondes que les effets immédiats qu’elle entraîne pour la victime. Elle a des conséquences dévastatrices pour les femmes maltraitées et un effet traumatisant sur ceux qui en sont témoins, en particulier les enfants. Le phénomène de la violence est une honte pour les Etats qui ne parviennent pas à la prévenir et les sociétés qui la tolèrent. La violence à l’égard des femmes est une violation des droits fondamentaux qui doit être éliminée moyennant une volonté politique et une action juridique et civile de tous les secteurs de la société.
L’Etude multipays de l’OMS sur la santé des femmes et la violence domestique à l’égard des femmes ainsi que les recommandations qu’elle contient sont une contribution précieuse à la lutte visant à éliminer la violence à l’égard des femmes. C’est pour moi un grand plaisir que de la présenter à ses lecteurs. »
Yakın Ertürk, Rapporteur spécial sur la violence à l’égard des femmes, ses causes et ses conséquences
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.