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Titre de la source : Travail, genre et artAuteur(s) : Delphine Naudier, Catherine Marry, Marie Buscatto
Pays d'édition : France
Année : 2008
Travail, genre et art (PDF, 789 Ko)
Ce document de travail intitulé « Genre, travail et art » publie les actes de la journée d’études organisée par le Mage (Marché du travail et genre en Europe), le Centre Maurice Halbwachs, l’équipe “Cultures et sociétés urbaines” (CSU) du CRESPPA – CNRS et le Laboratoire Georges Friedmann qui s’est tenue le 21 novembre 2008 à l’ENS Jourdan en France.
Table des matières :
La division sexuelle du travail artistique.
Gender and Creative Work in Culture Industries,
Denise Bielby.
Les attachées de presse : les maillons invisibles de l’édition,
Delphine Naudier.
Fantasmes masculins, emplois féminins :
Réalisatrices et réalisateurs de films pornographiques hétérosexuels,
Mathieu Trachman.
Articuler travail, genre et art :
Discussion autour de trois enquêtes sur la division sexuelle du travail artistique,
Audrey Mariette.
Les carrières comparées des femmes et des hommes artistes.
De la formation et de la conjoncture.
L’entrée dans le marché du travail de jeunes femmes instrumentistes
de musique traditionnelle en Grèce,
Reguina Hatzipetrou-Andronikou.
Dominations et résistances à l’épreuve du terrain : le cas des romancières algériennes,
Christine Detrez.
La segmentation sexuée des marchés de la création chorégraphique,
Janine Rannou et Ionela Roharik.
Les carrières comparées des hommes et des femmes artistes.
Discussion,
Hyacinthe Ravet.
Présentation des auteur-e-s.
Début de l’introduction : « Le travail artistique à la lumière du genre »
« Qu’elles soient plasticiennes (Trasforini 2007), scénaristes de cinéma à Hollywood (Bielby 2009) ou écrivaines (Naudier 2007), les femmes artistes représentent encore une minorité de la population concernée et elles sont d’autant moins nombreuses qu’on s’élève dans la hiérarchie professionnelle. Dans les activités où elles sont à parité (théâtre) ou dominantes sur le plan numérique, telles la danse (Rannou, Roharik 2006), elles sont là encore moins souvent présentes aux fonctions de direction (Prat 2006) et leurs conditions de travail et d’emploi sont, en moyenne, moins bonnes (Coulangeon, Roharik, Ravet 2005).
Les processus sociaux produisant de telles difficultés au fil des carrières féminines sont multiples et relèvent aussi bien des rapports sociaux de sexe extérieurs aux mondes de l’art – stéréotypes sociaux « féminins », socialisations adolescentes ou rôles maternels – qu’aux dynamiques propres aux mondes de l’art – réseaux sociaux, conventions ou normes « masculins » (Buscatto 2007a). Mais les femmes artistes transgressent aussi les frontières, elles s’approprient des espaces artistiques nouveaux dans ces « mondes de l’art » (Becker 1988 [1982]). Qu’elles fassent appel à une « écriture femme » (Naudier 2002), profitent d’un accès égalitaire aux institutions scolaires (Ravet 2003) ou encore investissent des espaces « féminins » plus ouverts à leur présence (Faure 2004), ces femmes artistes mobilisent des ressources propres pour investir un espace social qui leur est encore plutôt contraire.
C’est dans ce contexte empirique et théorique que s’est réalisée cette Journée d’études consacrée aux manières dont se croisent les questions du genre, du travail et de l’art dans l’analyse de la place des femmes et des hommes artistes dans nos sociétés. En guise d’introduction, nous reprendrons rapidement les deux principaux axes d’analyse développés par les récentes publications sur le sujet qui rendent compte aussi bien des obstacles spécifiques rencontrés par les femmes artistes (comparativement aux hommes) dans l’accès, le maintien et la reconnaissance artistiques que les transgressions dont elles font preuve dans ces espaces qui s’ouvrent à elles. Ces axes d’analyse ont en effet inspiré les manières dont a été pensée, mise en œuvre et organisée cette Journée. Ce retour analytique sera conclu par une rapide présentation des six contributions choisies aussi bien pour l’originalité des terrains étudiés dans les mondes du cinéma, de la danse, de la littérature ou de la musique que pour la qualité des analyses développées et des pistes originales qu’elles explorent pour enrichir l’analyse de la division sexuée et sexuelle du travail artistique. »
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