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Titre de la source : Renforcer le rôle économique des femmes dans les pays en développement : pour le changement des institutions socialesAuteur(s) : Johannes Jütting , Christian Morrisson
Éditeur(s) : Centre de développement de l'OCDE (Cahier de politique économique , N°27)
Pays d'édition : France
Année : 2005
Renforcer le rôle économique des femmes dans les pays en développement : pour le changement des institutions sociales (PDF, 31 p.)
En quoi les institutions sociales sont-elles importantes pour l’égalité des sexes ? Quels sont les obstacles aux réformes des institutions sociales discriminatoires ? Ce rapport du centre de développement de l’OCDE se propose de répondre à ces questions en situant les causes des inégalités entre hommes et femmes au plus profond des institutions sociales.
Introduction :
De récentes recherches du Centre de développement (Morrisson et Jütting, 2004, 2005 ; Morrisson et Friedrich, 2004) ont démontré que le cadre institutionnel était essentiel pour comprendre le rôle économique des femmes dans les pays en développement. Pourtant, ce cadre n’a pas encore reçu l’attention qu’il mérite. Ce Cahier de politique économique propose une synthèse des enseignements tirés de cette recherche et d’autres travaux afin de répondre à trois grandes questions : tout d’abord, en quoi les institutions sociales sont-elles si importantes pour l’égalité des sexes ? Ensuite, quels sont les obstacles aux réformes des institutions sociales discriminatoires et pourquoi si peu de progrès ? Enfin, quelles leçons de politique en tirer pour les bailleurs ?
Les études féministes insistent depuis longtemps sur le rôle majeur des institutions dans l’inégalité des sexes (Elson, 1991 ; Marchand et Parpart, 1995 ; Parpart, 1993). Selon elles, les structures patriarcales perpétuent cette inégalité. Pour y remédier, les femmes doivent remettre en cause les relations de pouvoir en place et faire évoluer ou disparaître les institutions patriarcales. Une étude de la Banque mondiale sur l’égalité des sexes (2001), qui a fait date, souligne aussi l’urgence de réformer les institutions afin d’instaurer l’égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes. Dans le cadre institutionnel global, les institutions sociales et les pratiques culturelles – lois, normes, traditions et codes de conduite – sont souvent à l’origine, dans les pays en développement, d’une discrimination durable à l’encontre des femmes. La polygamie, l’inégalité des droits à l’héritage, les obstacles à la liberté de mouvements ou encore les mariages précoces imposés par la famille aux adolescentes en sont des exemples.
Là où les traditions pèsent encore largement sur les comportements, les politiques habituelles de promotion de l’égalité des sexes (multiplication des écoles, octroi de micro-crédits aux femmes, etc.) sont importantes mais insuffisantes. Lorsque la coutume interdit aux filles nubiles de sortir seules de chez elles, on ne voit pas vraiment ce qu’une nouvelle école pourrait changer à la donne. Et quant à l’octroi de micro-crédit aux femmes des zones rurales, alors qu’elles n’ont accès ni à la terre, ni à la technologie ni à l’information, il n’a guère de chance de produire les effets escomptés.
Trouver des solutions à l’inadéquation des cadres institutionnels présente un immense défi. Réformer à la hâte ou faire des plans détaillés resteront inopérants, voire contre-productifs. L’intervention des bailleurs de fonds au niveau des institutions sociales est particulièrement délicate, puisque toute initiative peut rapidement être taxée d’« impérialisme culturel ». L’édition 2004 du Rapport mondial sur le développement humain s’attache à définir la liberté culturelle et ses rapports avec les institutions sociales. « […] Ni la liberté culturelle ni le respect de la diversité ne devraient être confondus avec la défense de la tradition. La liberté culturelle est la faculté donnée aux individus de vivre et d’être ce qu’ils choisissent, en ayant réellement la possibilité de considérer d’autres options. » (PNUD, 2004, p. 4). La promotion du changement des institutions sociales n’est pas une disposition préjudiciable à la liberté culturelle ; au contraire, elle permet aux femmes de décider pour elles- mêmes. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes n’est pas une vision du monde imposée par l’Occident aux pays en développement. Les 191 États membres des Nations unies ont adopté cet objectif à l’unanimité dans le cadre de la déclaration des Nations unies sur le développement (troisième Objectif du Millénaire pour le développement).
Sommaire :
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………… 5
La discrimination à l’encontre des femmes dans le monde : concept,
causes et conséquences …………………………………………………………………………………………… 6
Obstacles et solutions à la réforme des institutions sociales ………………………………… 12
Réformer les institutions sociales discriminatoires dans les pays
en développement : le rôle des bailleurs de fonds …………………………………………………. 22
Conclusions ……………………………………………………………………………………………………………… 26
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