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Titre de la source : La dimension genre et les biens publics. Référence à la privatisation de l'eauAuteur(s) : Claudia von Braunmühl
Année : 2008
La dimension genre et les biens publics. Référence à la privatisation de l'eau (PDF, 142 Ko)
Quels sont les effets des processus de privatisation des biens publics sur les inégalités entre hommes et femmes ? Voici l’intervention de Claudia von Braunmühl à l’Université d’été d’Attac-France à Toulouse, qui est une contribution très originale d’une militante et membre du conseil scientifique d’Attac-Allemagne sur les conséquences genrées de la gestion publique de l’eau et de sa privatisation.
Début de l’intervention :
« Le concept démocratique-libéral qui est à la base de la plupart des constitutions des pays de l’OCDE organise la relation entre l’État et la société selon un certain dualisme. Le processus démocratique de formation d’opinion et de décision doit modérer ce dualisme en faisant une différence entre les intérêts individuels qui se réalisent dans le domaine privé pré-politique et ceux qui ne peuvent se réaliser qu’en se conformant, dans un processus de délibération en débat public, aux objets d’une politique orientée vers le bien commun. Tandis que dans le domaine public les négociations sur les affaires publiques, la res publica, doivent suivre des principes démocratiques, le domaine privé s’organise en deux espaces de constitution différente.
Il y a l’espace de la vie privée individuelle et familiale, qui est réglé de multiples façons par la loi, c’est à dire qu’il n’a jamais été vraiment en dehors de la politique. La famille était considérée comme l’endroit ou principalement se vit une vie privée dans des relations émotionnelles. Le fait que depuis longtemps elle a été conçue comme l’espace de la juste domination du pater familias se manifestait dans une tradition selon laquelle le travail reproductif assigné aux femmes se fait sans rémunération (travail pour l’amour). Les mouvements sociaux, particulièrement les mouvements des travailleurs et les mouvements des femmes, ont lutté avec un certain succès pour qu’un certain nombre des activités reproductives (p .e. soin des enfants, des âgées, de malades etc.) soit considéré comme devoirs publics, et donc réglés et supportés par l’État social émergent. »
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