Ressource
Titre de la source : Journée internationale des Femmes : à la poursuite d'un mytheAuteur(s) : Françoise Picq
Éditeur(s) : Travail, Genre et Sociétés (n°3)
Pays d'édition : France
Année : 2000
Journée internationale des Femmes : à la poursuite d'un mythe (PDF, 31 Ko)
D’où vient la célébration du 8 mars ? Françoise Picq, sociologue spécialiste de l’histoire du féminisme, propose un article sur les circonstances historico-sociales de l’émergence et de la création de la Journée internationale des Femmes. Cet article expose les étapes et les résultats de l’enquête qui a permis cette mise au point et s’interroge sur les motivations des femmes socialistes en 1910 et sur celles qui ont amené plus tard d’autres femmes à donner une origine nouvelle à cette ancienne célébration.
Résumé :
Le 8 mars est célébré de par le monde comme la journée des femmes. Cette date, disait-on, commémore une grève des couturières, à New York en 1857. Il n’y a pourtant aucune trace d’un mouvement d’ouvrières à cette date dans l’histoire américaine. La Conférence Internationale des femmes socialistes, qui a décidé en 1910, d’organiser cette célébration annuelle, n’a ni fait référence à un tel événement, ni fixé la date du 8 mars. C’est plus tard, dans les années 1950 que la légende des couturières new yorkaises a pris forme et s’est diffusée.
Début de l’article :
« Il fallait être bien suspicieuse dans les années 1970 pour mettre en doute l’événement commémoré le 8 mars. Les féministes américaines avaient repris à leur compte la tradition de la journée internationale des femmes, et les « groupes femmes » du Mouvement de Libération des Femmes cherchaient à la raviver en France, tout en dénonçant ce qu’elle était devenue dans les pays socialistes : une sorte de fête des mères. Toutes s’accordaient sur l’origine de la célébration et honoraient la mémoire des couturières new-yorkaises du siècle dernier. D’Antoinette (journal des femmes de la Confédération Générale du Travail) aux Pétroleuses (journal des femmes de la Ligue Communiste Révolutionnaire) ou au Quotidien des femmes (journal de la « tendance » Psychanalyse et politique), toute la presse militante répétait la même histoire « Ce sont les Américaines qui ont commencé. C’était le 8 mars 1857… elles réclamaient déjà la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires et leur égalité pour un travail égal, des crèches et le respect de leur dignité ». «
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