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http://www.fmyv.es/ci/fr/femme/5.pdf... (PDF)Le mouvement des femmes au Maroc est en train de se positionner comme un nouvel acteur doté d’un projet politique et social cohérent et ambitieux à savoir celui de rétablir les femmes dans leurs droits et dans leur dignité et, par conséquent, contribuer à transformer les structures familiales et sociales du pays.
L’évolution de ce mouvement est intimement liée aux débats sur le statut et la condition des femmes. Produit moderne d’un long cheminement de l’histoire politique, économique et sociale du Maroc, la naissance de ce mouvement n’est pas liée à un événement ou à un facteur ponctuel ou isolé. Elle est le fruit d’une maturation, mais qui va, progressivement, se consolider pour refléter les principaux changements sociaux et politiques intervenus depuis l’indépendance.
Depuis cinq décennies, de grands efforts ont été consentis par les pouvoirs publics et par les familles en matière d’éducation et de formation des femmes en dépit des écarts qui subsistent encore entre les urbaines et les rurales et entre les hommes et les femmes. Cet effort a rendu possible l’émergence d’une élite instruite et économiquement active qui se positionnera, à partir de la moitié de la décennie 80, en tant que groupes revendiquant l’égalité entre hommes et femmes dans toutes les sphères et, plus particulièrement, dans la sphère familiale.
Avant de présenter une vue synthétique et évolutive de ce mouvement, il s’agit de définir dans un premier temps les concepts : mouvement pour les droits des femmes, mouvement féministe et enfin, le concept de mouvement social.
Par mouvement pour les droits des femmes, nous entendons l’ensemble des organisations et individualités masculines et féminines ayant inscrit, depuis la période coloniale à ce jour, l’amélioration de la condition et du statut des femmes dans leur agenda.
Le concept de mouvement féministe, renvoie, quant à lui, à une position politique qui consiste à voir les grandes questions qui interpellent la société à travers les intérêts stratégiques des femmes. C’est aussi une option pour la transformation (par la réflexion, la production artistique ou intellectuelle et par l’action organisée) de la société dans le sens de l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est donc un choix de progrès qui ne se limite pas au domaine des relations hommes femmes mais qui englobe des prises de position par
rapport aux questions de l’égalité, du respect des droits de l’homme et de la démocratie. Le féminisme marocain se veut à la fois une vision progressiste de la société et une approche qui tend à transformer la société et à agir sur elle en conformité avec cette vision
Selon Alain Touraine, le mouvement social est défini comme étant la conjonction de trois caractéristiques qui sont : l’identité, la totalité et l’opposition. L’identité du groupe revendicateur étant la mission du groupe, l’opposition constitue la raison d’être de ce groupe et la totalité suppose que le mouvement social se déploie et fonctionne selon un système de valeurs et de principes partagés par ses membres. La force et l’efficacité d’un mouvement social peuvent être mesurées à l’aune de l’interdépendance et la cohésion entre les trois
principes précédemment cités.
Tel que défini, le mouvement marocain pour les droits des femmes a accompagné le
XX e siècle sous la forme floue, diffuse et épisodique d’une réalité fragmentée pour cristalliser sous de nouvelles formes organisées à partir des années 80. Ces élites se sont, pour certaines, constituées en associations féministes revendiquant l’égalité entre les hommes et les femmes constituant le noyau dur de ce mouvement, d’autres militent et s’engagent dans la mouvance politique de gauche (syndicats, partis politiques) ou dans des organisations de la société civile (associations de défense des droits de l’homme). Cette mouvance s’étend égale-
ment à d’autres groupes plus larges et parfois diffus (écrivains, journalistes, organisations de
la société civile, syndicalistes, intellectuels et artistes, etc.).
– La première partie de l’étude, sera consacrée une brève revue historique de l’évolution du mouvement pour les droits des femmes avant l’indépendance, durant la période post-indépendance et sous sa formactuelle
– La deuxième partie sera consacrée à l’analyse de la contribution de ce mouvement aussi bien à l’apport de ce mouvement à l’amélioration de la condition et des statuts des femmes qu’à la transition politique actuelle
– La troisième partie reviendra brièvement sur les principaux défis et enjeux que le mouvement féministe doit confronter dans le but de promouvoir à la fois les droits des femmes et de contribuer à l’émergence d’un État de droit au Maroc.
Ceci est tiré du rapport de Rabéa Nacri que vous pouvez lire dans son intégralité en cliquant ici.
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