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Titre de la source : La faiblesse économique de la femme, un frein pour l’approvisionnement en eau potableÉditeur(s) : Global Water for Sustainability program
Pays d'édition : Burkina Faso
Année : 2013
La faiblesse économique de la femme, un frein pour l’approvisionnement en eau potable
Dans le milieu rural, l’eau est l’affaire des femmes depuis toujours. Ce sont elles qui ravitaillent en eau leurs familles pour les besoins domestiques. Les coûts liés à l’approvisionnement sont également à leur charge. Mais leur faiblesse économique les empêche de s’approvisionner de façon pérenne en eau potable dans les forages, où une cotisation est exigée.
Binta Simporé vit à Bouéré, dans la commune de Houndé, à l’ouest du Burkina. Elle partage sa concession avec une quarantaine de personnes dont les besoins en eau sont élevés. Chaque matin, Binta et les 5 autres femmes de la cour doivent rapporter à la maison l’équivalent 4 fûts de 100 litres, 3 bidons de 15 litres et 4 bidons de 20 litres. Juchées sur des bicyclettes, 3 bidons sur le porte-bagages, elles font chacune une dizaine de navettes, entre le forage et le domicile. Le forage est situé à 5 minutes de la cour. Malgré cette relative proximité, Binta consacre en moyenne 3 heures à cette « corvée ». Le point d’eau est surpeuplé ! Pourtant ce n’est pas l’attente qui tracasse Binta et les autres. Elles ont du mal à comprendre qu’il faille payer pour prélever de l’eau. « Je ne trouve pas normal que nous ayons à payer pour l’eau. Mais comme nous n’avons pas d’autre moyen, il faut bien le faire », lance fataliste, Mme Simporé. « Si j’avais le choix, poursuit-elle, je ne paierais jamais ».
Binta justifie son attitude par la pauvreté. Sa famille débourse quotidiennement 400 francs CFA, uniquement pour les services d’eau. « Je sais que c’est avec l’argent que nous payons qu’ils parviennent à réparer le forage en cas de panne. Mais comme nous les femmes, nous sommes pauvres, c’est pourquoi nous estimons anormal que nous soyons obligées de payer pour l’eau », avance, la mère de famille. Elle aimerait que son mari lui vienne en aide plus souvent. Cependant, elle ne se fait pas trop d’illusions. Les hommes ne peuvent pas les soulager tout le temps. « Les hommes nous aident parfois à payer l’eau mais ce n’est systématique. Ils le font quand, ils peuvent. Ici en campagne, les hommes n’ont pas suffisamment de moyens pour aider leurs femmes comme en villes », constate-t-elle médusée. Les jours où elles ne peuvent pas payer, les femmes se rabattent à contrecœur, sur les sources impropres. Elles accroissent ainsi le risque d’attraper des maladies hydriques.
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