Le plan de contingence communal de Grand-Popo au Bénin, au bord de l’Océan Atlantique, a été créé en 2010 par la Commune Grand-Popo dans le but de faire face aux inondations, à la sécheresse et à l’érosion côtière, qui augmentent à cause du réchauffement climatique. Ces inondations perturbent les activités scolaires et sanitaires car les infrastructures sont détruites et les risques d’épidémie accrus (malaria, paludisme, VIH). Elles diminuent les rendements agricoles et réduisent la sécurité alimentaire. Elles aggravent la pauvreté et précarisent l’habitat. Elles augmentent les violences domestiques.
L’ensemble de ces impacts témoigne d’incidences de genre puisque les femmes forment la grande majorité des producteurs agricoles, qu’elles pourvoient aux soins et à la nutrition des familles et que ce sont les petites filles qui sont les plus touchées par la déscolarisation. Pourtant le plan a été conçu, voté et mis en oeuvre uniquement par des hommes qui font mention des impacts de genre en pointillé mais ne prennent pas les dispositions en conséquence.
Au sein de la Commune Grand-Popo, qui dirige et commande les programmes, le conseil communal est entièrement masculin. Aucune femme n’y siège, de la même manière qu’elles n’ont pas accès à la propriété foncière, que ce sont des hommes qui gèrent les boutiques où se commercialisent les produits tels que la quincaillerie, les produits alimentaires et le ciment, alors que les femmes transforment et commercialisent à 80 % les produits agricoles (noix de palme et de coco essentiellement), qu’elles représentent 99 % des effectifs de mareyeurs et transformateurs professionnels de pêche à plein temps dans la commune, et qu’elles occupent de façon prédominante le secteur du micro-commerce informel de détail et de la vente ambulante. Elles sont les réelles actrices de l’adaptation aux impacts des inondations. Pourtant elles ne sont pas consultées. Les programmes d’adaptation au changement climatique sont donc biaisés.
Quelques pistes à suivre
L’heure est aujourd’hui à l’analyse des impacts. On peut considérer que la Commune de Grand-Popo inscrit le genre dans les textes de ses ordres du jour de lutte contre le changement climatique, mais que les résultats sont insignifiants. La priorité est donnée à la sortie de l’urgence. Aussi, serait-il important d’intégrer en amont dans la définition de l’urgence, au même titre que le contexte de pauvreté et le manque de moyens financiers, les inégalités de genre comme facteur d’aggravation des impacts du changement climatique, afin de développer des politiques de sortie de crise adaptées. Cela demanderait de consulter davantage les femmes au sujet des solutions à apporter au quotidien face à l’érosion, à leur confier des postes de prise de décision. L’expertise climatique ne serait alors plus biaisée en termes de genre car les programmes d’adaptation ne seraient plus vus du haut vers le bas.
L’étude de cas s’appuie sur les données de Impact Consultants, décembre 2011, Schéma directeur d’aménagement du territoire communal de Grand-Popo 2012-2025, Rapport provisoire
République du Bénin, Commune de Grand-Popo, septembre 2010, Plan de contingence communal 2010
Média conseil, février 2010, Plan d’assainissement communal, Commune de Grand-Popo, Planification communale, rapport définitif
Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec : Fostin Kokou Agbeti, chef du service Développement local et Planification, mairie de Grand-Popo, gbogbekpan@yahoo.fr.
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